Proposer une devise
"Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit." Albert Camus// "La vérité jaillira de l'apparente injustice." Albert Camus - la peste// "J'appelle à des Andalousies toujours recommencées, dont nous portons en nous à la fois les décombres amoncelés et l'intarissable espérance." Jacques Berque// « Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère. Terme faux, venimeux même qui vient du mot 'barbare'. Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom? ne pas parler du 'Tamazirt', la langue, et d''Amazir', ce mot qui représente à la fois le lopin de terre, le pays et l'homme libre ? » Kateb Yacine// "le français est notre butin de guerre" Kateb Yacine.// "Primum non nocere" (d'abord ne pas nuire) Serment d'Hippocrate// " Rerum cognoscere causas" (heureux celui qui peut pénétrer le fond des choses) Virgile.// "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" Albert Camus.Sommaire
- a/ Le Mouvement
- a/ Qui sommes nous...
- b/ Les Amis de D'Algérie-Djezaïr
- b/ Les signataires.Mise à jour régulière.
- b/ Texte fondateur
- c/ Je m'affilie...
- d/ Ce blog
- d/ Nos écrivains célèbres.
- d/ Premiers projets. Réflexions sur la nationalité.
- e/ Solidarités
- l/ Débats / Points de rencontres
- m/ Actualités - Sorties - nouveautés
- n/ Nationalité
- n/ Nationalité - commentaires
- n/ Nos coups de coeur/sortir/écouter/lire...
- o/ Liens - Sites amis
- p/ cette histoire qui nous concerne.
- q/ Et pendant ce temps là en Algérie.
- q/ Et pendant ce temps là en France.
- q/ histoires d'en rire.
- r/ Livres
- r/ Lu dans la presse, du net surtout.
- r/ Racines
- s/ Félicitations
- s/ L'Algérie de nos signataires, celle d'hier, celle d'aujourd'hui, celle qui les berce toujours et toujours...souvenirs.
- s/ Nos balades au bled.
- s/ Nos voyages
- t/ Oeuvres - créations et publications - de signataires D'Algérie-Djezaïr
- t/ Publications et créations des signataires.
- t/ l'Algérie de A à Z
- u/ Infos générales diverses
- u/ Libre Antenne
- u/ Nous avons reçu un message.
D'Algérie-Djezaïr
Le MOUVEMENT D’Algérie-Djezaïr vient d’être officialisé par plus d’une centaine de membres fondateurs résidant dans le monde entier, ce 22 juin 2008 à Saint Denis (Paris - France). Il est ouvert à toutes celles et ceux qui voudront le rejoindre, natifs d'Algérie, et leurs descendants.ORGANISATION
Elle est démocratique, c'est-à-dire horizontale, sans centralisme, et sans direction. Les décisions essentielles doivent être conformes à l’esprit du Texte Fondateur. Elles sont prises après larges consultations, où tous les membres donnent leurs opinions. Les règles internes sont arrêtées par les "adhérents". Pas de cotisations. Les groupes et le Mouvement trouvent les moyens de faire aboutir leurs actions.Benjamin Stora "Albert Camus dans les imaginaires"
lu sur le blog : http://www.mediapart.fr/club/blog/benjamin-stora/311209/albert-camus-dans-les-imaginaires
Albert Camus dans les imaginaires
Il y a cinquante ans disparaissait Albert Camus. Que reste-t-il de son œuvre et de son action pour comprendre le monde d'aujourd'hui ?
Dans l'imaginaire algérien et français
Pour une grande partie des Algériens, Camus reste l'homme du déchirement, de l'exil, de l'amour contrarié pour sa terre natale. Du déchirement, entre Européens et Algériens musulmans lorsque s'amplifie la Guerre d'indépendance, laissant deviner une issue de séparation. De l'exil, intérieur, lorsque Camus se sent incompris par une grande partie de l'intelligentsia métropolitaine, le voyant comme un « homme du Sud », incapable de rationalité sur ce drame colonial. De l'amour contrarié, car les Algériens lui reprochent d'avoir vu l'indigène comme un figurant dans un décor de carte postale, de les reléguer comme des étrangers dans leur propre pays. Une grande ambivalence persiste donc à propos de Camus. D'un côté, il y a l'homme qui sait évoquer l'Algérie, connaît sa singularité et sa sensualité ; De l'autre, il y a l'homme qui n'a pas su donner toute sa place aux Algériens, parce que lui-même prisonnier des stéréotypes coloniaux.
Camus a aussi fait débat en France. Il y a longtemps connu une phase de mise au secret de ses actions politiques, visées idéologiques, cheminements littéraires. Dans les années 1970, il était considéré comme un philosophe trop sage dans le tourbillon des idéologies tiers mondistes et révolutionnaires. Son grand rival, Sartre, tenait alors le haut du pavé. La suite est connue... La fin du communisme stalinien, contre lequel Camus s'est toujours battu ; la renaissance des espérances démocratiques et la crise des systèmes de parti unique dans les pays décolonisés. Camus s'est d'ailleurs toujours prononcé pour la pluralité des partis politiques algériens durant la guerre. Il est l'homme de la complexité, du refus du manichéisme, d'une appartenance au camp de la gauche dans une posture non dogmatique. Il nous sert donc à repenser aujourd'hui le monde colonial, mélange de ségrégation raciale et de contacts, de circulation et de séparation entre les communautés.
L'exil, la violence, l'Algérie.
Camus est universel, parce qu'il parle du sort difficile de l'individu, et pas des communautés. Le public ne lui donne pas ce statut d'écrivain du sud, mais se sent touché par sa démarche d'homme seul qui marche de côté, tente d'exister là où l'on ne l'attend pas. Une grande partie de l'œuvre d'Albert Camus est habitée, hantée, irriguée par l'histoire cruelle et compliquée qui emportera l'Algérie française. Ses écrits rendent un son familier dans le paysage politique et intellectuel d'aujourd'hui. A la fois terriblement pied-noir, et terriblement algérien, il adopte cette position de proximité et de distance, de familiarité et d'étrangeté avec la terre d'Algérie qui dit une condition de l'homme moderne : une sorte d'exil chez soi, au plus proche. La sensation de se vivre avec des racines, et de n'être ni d'ici, ni de là. Lorsqu'on le voit être un étranger chez lui, avec cette présence énigmatique, fantomatique, lointaine des « indigènes » simples figurants fondus dans un décor colonial, cela signale aussi une étrangeté au pays, et à soi-même. Camus est, pour moi, d'abord notre contemporain pour ce rapport très particulier d'étrangeté au monde.
Camus est représentatif d'un débat qui dure encore. Il est l'emblème de la pluralité des sens de l'histoire, des bifurcations possibles d'une Algérie plurielle. Dans le cours de la guerre d'indépendance algérienne, la manière de penser de Camus reste d'actualité. Sa démarche peut intéresser les jeunes algériens d'aujourd'hui, tout comme l'Algérie a intérêt à se réapproprier toute sa richesse intérieure à travers les courants divers du nationalisme algérien. Camus est aussi celui qui cherche, fouille dans les plis de sa mémoire les commencements d'une tragédie, d'une guerre, et décide de n'être pas prisonnier des deux communautés qui se déchirent. Il sera donc un « traître » pour les deux camps. A l'intersection de deux points de vue, ceux qui veulent se réapproprier une terre qui est la leur à l'origine, les Algériens musulmans, et ceux qui considèrent que cette terre leur appartient désormais, les Français d'Algérie, Albert Camus annonce ce que peut être la position d'un intellectuel : dans l'implication passionnée, ne pas renoncer à la probité, dans l'engagement sincère, se montrer lucide. Ses Chroniques algériennes (1939-1958) révèlent ce regard critique et subtil. Albert Camus est celui qui refuse l'esprit de système et introduit dans l'acte politique le sentiment d'humanité. A ceux qui croient que seule la violence est la grande accoucheuse de l'histoire, il dit que le crime d'hier ne peut autoriser, justifier le crime d'aujourd'hui. Dans son appel pour une Trêve civile, préparée secrètement avec le dirigeant algérien du FLN Abane Ramdane, il écrit en janvier 1956 : « Quelques soient les origines anciennes et profondes de la tragédie algérienne, un fait demeure : aucune cause ne justifie la mort de l'innocent ». Il pense que la terreur contre des civils n'est pas une arme politique ordinaire, mais détruit à terme le champ politique réel. Dans Les Justes, il fait dire à l'un de ses personnages : « J'ai accepté de tuer pour renverser le despotisme. Mais derrière ce que tu dis, je vois s'annoncer un despotisme, qui, s'il s'installe jamais, fera de moi un assassin alors que j'essaie d'être un justicier ». Tout ce débat, très actuel, sur la violence, l'étrangeté, l'exil peut aboutir à un enrichissement historique.
Wagner
le 03.01.10 à 14:07
dans d/ Nos écrivains célèbres.
- Lu 1142 fois
-
Article précédent - Commenter - Article suivant -
Commentaires
Comment contacter Messaoud Benyoucef ?
Vous avez peut-être lu "Fallait-il préférer sa mère à la justice ou affronter les ultras de l'OAS ?" dans le Monde du 10 janvier 2010. Je cherche à le joindre pour un contact avec d'autres anciens élèves de Vié-Le-Sage. Si quelqu'un a une piste...
Merci d'avance.
SK
Serge Karsenty - 13.01.10 à 07:18 - # - Répondre -