D'Algérie - Djezaïr
Mouvement de réconciliation

Blog de D'Algérie-Djezaïr. On ferme après le 05 juillet et je m'exprimerai alors à ce sujet.

En attendant, un message...

Pour Éric

L’Histoire  et nous
(suite  à ton commentaire du 30 mai)

   En philosophie, on a pu classer les réflexions sur l’histoire autour de quatre paradigmes : shakespearien (l’histoire n’a ni sens ni fin), darwinien (l’histoire a un sens, mais non une fin), messianique (elle a une fin mais non un sens) – enfin hégélien (l’histoire est à la fois orientée et finalisée).
   C’est cette vision hégélienne et marxiste, cette philosophie de l’histoire au sens fort, que nous avons connue au moment de la guerre d’Algérie. Vision guerrière s’il en est, qui persiste encore dans les mentalités et contribue aux dénis de toute espèce.
   La question même de l’indépendance a été mesurée au prisme du sens inéluctable de l’histoire et du progrès, sans que soit posée la question de la justice pour tous les éléments constitutifs du territoire algérien. C’est toujours le cas. Du même coup nous étions- parents, enfants et ancêtres, bons à jeter dehors. Quant aux bénéficiaires de l’histoire, ils recevaient leur juste part. Ainsi le réel a-t-il été simplifié. Plus d’un persiste à ne pas regarder en face toutes les facettes de cette histoire algérienne.
   Coupables, nous le sommes encore, souvent à nos propres yeux. C’est le péché des origines. L’homme de Belcourt pourtant nous a aidés: L’homme n’est pas entièrement coupable: il n’a pas commencé l’histoire…Et Germaine Tillion : Ce que je reproche à l’état français, c’est de ne pas avoir arbitré les conflits entre les deux groupes. Elle parle de crime de carence.
   Un peu de soleil dans l’eau froide.

   De nos jours apparaît la possibilité d’une histoire raisonnable. Il ne s’agit plus d’une histoire rationnelle obéissant aux lois de la dialectique, mais d’une histoire construite ensemble.
« Une histoire raisonnable, ce serait une histoire, quant à son passé, à privilégier les faits plutôt que les idéologies et à tendre vers le plus d’objectivité et de scientificité possibles, c’est-à-dire une histoire lucide et distanciée, et, quant à son avenir, à proposer une orientation commune toujours en reprise d’elle-même pour éviter les pièges de l’ethnocentrisme historique et de l’universalisme abstrait…»
   Cette vision d’un professeur canadien de philosophie, Sébastien Charles, est valable aussi pour la question algérienne. Lorsque je vois JJ Jordi dans l’émission Chaîne Histoire que DADZ recommande, j’ai le sentiment qu’on parle enfin des vraies choses et raisonnablement. C’est-à-dire avec distance. Si je lis, grâce à DADZ encore, qu’une Française et un Algérien écrivent un livre sur leurs pères (Nos pères ennemis), j’éprouve là encore une véritable satisfaction.    Les gestes de bonne volonté sont posés par les personnes (par exemple par la comédienne Ariane Ascaride dans L’Invité sur TV5 monde), les États et leurs chefs ont des calculs et des ambitions.

  Ce n’est pas pour rien que je suis passé de Hegel à DADZ.
   Je veux en effet souligner que j’ai beaucoup appris grâce à ce site. Il m’a offert des liens propres à nourrir la réflexion. Et je tiens à te dire, à toi Éric que je ne connais pas en personne, à quel point je suis admiratif de ton travail, ainsi que de ton talent de communicateur.
   Je sais que tu veux mettre un terme à ton rôle sur le site au 5 juillet.
   Quelle que soit ta décision, je tiens à te dire ma reconnaissance.

Jean-Louis G.
   
  

Wagner le 08.06.12 à 12:43 dans u/ Nous avons reçu un message. - Lu 956 fois -
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