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D'Algérie - Djezaïr
Mouvement de réconciliation

Proposer une devise

"Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit." Albert Camus// "La vérité jaillira de l'apparente injustice." Albert Camus - la peste// "J'appelle à des Andalousies toujours recommencées, dont nous portons en nous à la fois les décombres amoncelés et l'intarissable espérance." Jacques Berque// « Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère. Terme faux, venimeux même qui vient du mot 'barbare'. Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom? ne pas parler du 'Tamazirt', la langue, et d''Amazir', ce mot qui représente à la fois le lopin de terre, le pays et l'homme libre ? » Kateb Yacine// "le français est notre butin de guerre" Kateb Yacine.// "Primum non nocere" (d'abord ne pas nuire) Serment d'Hippocrate// " Rerum cognoscere causas" (heureux celui qui peut pénétrer le fond des choses) Virgile.// "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" Albert Camus.

D'Algérie-Djezaïr

Le MOUVEMENT D’Algérie-Djezaïr vient d’être officialisé par plus d’une centaine de membres fondateurs résidant dans le monde entier, ce 22 juin 2008 à Saint Denis (Paris - France). Il est ouvert à toutes celles et ceux qui voudront le rejoindre, natifs d'Algérie, et leurs descendants.

ORGANISATION

Elle est démocratique, c'est-à-dire horizontale, sans centralisme, et sans direction. Les décisions essentielles doivent être conformes à l’esprit du Texte Fondateur. Elles sont prises après larges consultations, où tous les membres donnent leurs opinions. Les règles internes sont arrêtées par les "adhérents". Pas de cotisations. Les groupes et le Mouvement trouvent les moyens de faire aboutir leurs actions.

Dates anniversaires. La fusillade de la rue d'Isly le 26 mars 1962, une semaine aprés les "accords" d'Evian.

2 points de vue (+1).

Comme  chaque fois que je mets en ligne un sujet sensible - et nous savons que notre histoire commune en ai pleine bien que nous ne puissions réduire celle-ci exclusivement à des pages douloureuses car beaucoup furent écrites de la plus belle et de la plus humaniste des façons- j'ai pour principe (même si mes commentaires n'engagent que moi) de satisfaire à un équilibre des points de vue, dans l'esprit du Mouvement D'Algérie-Djezaïr qui a pour ambition d'être à l'écoute des parts de "vérités" de chacun, qui, rassemblées, peuvent prétendre se rapprocher du vrai, du juste, de ce qui réconcilie véritablement, durablement, parce que la parole libérée circule dans le respect de tous. Pour autant, la somme des textes choisis et proposés à votre lecture n'étant pas exhaustive (je n'ai pas la prétention de tout connaître, de tout savoir, de tous lire, juste celle d'être le plus avisé et informé possible. Et c'est déjà beaucoup par rapport à bien des "vérités" toutes faites), et à ce titre vous pouvez être en phase ou non avec ce qui est présenté. Alors, n'hésitez pas à commenter, à adresser d'autres lectures du même sujet, à éclaircir, à éclairer, à appuyer ou à contre-carrer....bref à faire valoir votre esprit critique, mais toujours dans le respect de la dignité de tous.
A bon entendeur....

Eric Wagner.

Voici donc sur le sujet de la fusillade de la rue d'Isly:




Un premier texte d'un journaliste d' El Watan datant du 11/09/2008, la veille de la diffusion par FR3 du documentaire de Christophe Weber sur le thème. On peut le considérer comme une vision "algérienne" (quoique!), mais pas partagée par tous et n'engageant que son auteur, de ce drame.

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Accueil > Edition du 11 septembre 2008

L'info. au quotidien

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   Histoire


La fusillade du 26 mars 1962 à la rue d’Isly demain sur Fr3 : Une lecture partiale

France 3 diffusera demain à 23h25 un documentaire de 52 minutes intitulé Le massacre de la rue d’Isly. Le réalisateur Christophe Weber, conseillé par l’historien Jean-Jacques Jordi, revient à partir d’images d’archives et de témoignages sur la fusillade qui s’est déroulée à la rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 avec une lecture partiale et partielle.

 

Paris (France) : De notre bureau

Le choix des images d’archives et des témoins renforce ce sentiment de parti pris. La ligne directrice de ce documentaire est : Le 4e Régiment des tirailleurs algériens (RTA), appelé en renfort des forces de police pour boucler Bab El Oued aux mains de l’OAS, a commis un massacre le 26 mars en tirant sur la foule des manifestants. De mentionner que le 4e RTA compte dans ses rangs des « indigènes », et au final de suggérer qu’il a été instrumentalisé. L’auteur du documentaire donne quasi exclusivement la parole à ceux qui alimentent cette thèse, partisans de l’Algérie française et anciens dirigeants de l’OAS.

« C’étaient de bons combattants, des hommes frustes, courageux, obéissants », « qui avaient le respect de l’officier », dit un ancien sous-officier du 4e RTA. « Ce qui se passe à Evian trouble les engagés algériens, des évasions se produisent. Quid de l’immersion de telles troupes en milieu urbain dans une situation urbaine, d’affrontement intercommunautaire ? Comment faire face à une population européenne radicalisée ? », avance l’auteur du documentaire. Le réalisateur fait état de la note 965 datée du 21 mars 1962 par laquelle le général Ailleret commandant le 4e RT autorise l’utilisation des forces indigènes sous réserve de ne pas les mettre en contact avec la foule. « Le 18 mars 1962, les accords d’Evian sont signés, le 19 mars, l’accord du cessez-le-feu. Pas pour l’OAS et ceux qui la soutiennent ; pour eux, on signe l’abandon de l’Algérie française. Pour ces partisans, il faut réagir, se battre par tous les moyens. L’OAS a fait de Bab El Oued son sanctuaire. »

« Dans la matinée du 23 mars tout bascule, une patrouille de l’armée tombe dans une véritable embuscade en plein Bab El Oued. Les autorités affirment que les soldats refusant d’être désarmés ont été mitraillés par un commando de l’OAS. Parmi les soldats, 7 morts, 11 blessés, pour la plupart appelés du contingent. Pour le pouvoir et l’armée, cela équivaut à une véritable déclaration de guerre, une de plus. Bab El Oued se transforme immédiatement en champ de bataille. Pour les forces de l’ordre, l’heure est aux règlements de comptes. L’armée est demandée en appui des forces de l’ordre. Le 23 mars, une unité du 4e RT arrive à Maison carrée. » Le 4e RT participe au bouclage de Bab El Oued. « Bab El Oued est totalement verrouillé par l’armée. L’OAS est en train de perdre… L’OAS a échoué à transformer Bab El Oued en citadelle. » Et encore : « Rue d’Isly des hommes du 4e RT sont placés en première ligne. Les ordres sont de faire barrage, ne laisser personne passer par tous les moyens, y compris par le feu », dit un ancien sous-officier. « 14h30, plusieurs unités RT sont sur place. Des informations contradictoires circulent. A certains endroits, les barrages ont cédé, le gros de la manifestation se rassemble près de la Grande Poste. Pour la bloquer, il n’y a que quelques soldats », dit le commentateur. « Les militaires étaient débordés, les manifestants passent. La foule se rapproche. Un appel radio est passé pour dire que les militaires sont débordés », reprend le sous-officier. Le barrage qui donnait accès à la rue d’Isly était commandé par le jeune sous-lieutenant, Ouchène Daoud.

Le commentateur relève que le soir même le général de Gaulle intervient à la télévision sans prononcer un mot sur la fusillade. Deux jours plus tard, le nouveau haut commissaire en Algérie, Christian Fouchet, déplore « les victimes innocentes poussées à la mort par des assassins. Les responsables de ce massacre sont désignés : l’OAS. A la population européenne d’Algérie d’en tirer les leçons. Ceux qui vous guident vers la mort savent qu’ils n’ont qu’une chose à faire pour sauver leur vie, c’est de s’appuyer sur votre sacrifice, se trompent, car leur partie est perdue, elle est archiperdue ».

Le commentateur : « Quelles que soient les responsabilités, pour les autorités politiques, le massacre du 26 mars 1962 est doublement utile : l’OAS va continuer à se déliter tout en menant des combats d’arrière-garde aussi sanglants que dérisoires et surtout cette tuerie démontre aux pieds- noirs que l’armée n’est plus là pour les protéger. Pour les Français d’Algérie, c’est l’état de choc. Le drame a un retentissement immédiat, c’est le signal de l’exode. Après les cercueils de la rue d’Isly, c’est la valise. » « …La thèse de la provocation armée provenant d’un ou plusieurs mystérieux tireurs, d’une riposte, puis d’un dérapage prévaut. Il n’est pas question d’un possible calcul qui aurait amené cette unité au bon endroit, au bon moment. » Il reste une intime conviction : « L’unité rendue responsable de ce bain de sang comme ceux qui ne croyaient ce jour-là que manifester ont été instrumentalisés. »

Le journaliste-écrivain Yves Courrière, dont le témoignage aurait certainement apporté un éclairage d’un intérêt certain au documentaire de Christian Weber, écrit pages 572 à 581 du quatrième tome, intitulé Les feux du désespoir, de La Guerre d’Algérie (éd. Fayard, 1971) : « Les responsabilités de ce drame atroce sont partagées. Il est certes criminel d’avoir jeté des tirailleurs musulmans dans la fournaise d’Alger, compte tenu de l’attitude européenne des semaines précédentes. Et de les avoir placés aux "premières loges". Il n’est pas moins criminel d’avoir poussé la population européenne à manifester, en ayant placé des armes automatiques sur les lieux où l’affrontement était inévitable. Même si ces armes n’ont pas tiré les premières. Ce qui n’est ni certain ni prouvé. Les organisateurs de la manifestation avaient voulu l’épreuve de force. En lançant délibérément la foule contre les barrages militaires, ils couraient le risque de les voir balayés et de pouvoir gagner Bab El Oued, victorieux. Ils couraient également celui de voir la troupe réagir et, sachant la présence de leurs partisans armés dans les immeubles avoisinants, de provoquer le drame. Ils avaient acculé l’armée "à prendre ses responsabilités", espérant jusqu’au bout la voir basculer. Ils étaient fixés. Plus de cinquante morts innocents payaient leur aveuglement. »

 

Par Nadjia Bouzeghrane

 


 

 

Avis des lecteurs...



Le 12.09.2008 à 12h16

La fusillade du 26 mars 1962 à la rue d’Isly demain sur Fr3 : Une lecture partiale

 

Entre la france et nous, c’est l’étrenelle rancoeur de l’homme éconduit par la femme qu’il battait et qu’il pensait etre fidèle pour l’éternité. Une fois qu’elle ait divorcé, il s’acharne sur elle, lui crée des problèmes par lebiais des enfants(les Algériens émigrés en france)et ne rate aucune occasion pour lui mener la vie dure.La meilleure solution pour elle serait d’épouser un autre.A bon entendeur, salut !

 




Le 11.09.2008 à 12h24

La fusillade du 26 mars 1962 à la rue d’Isly demain sur Fr3 : Une lecture partiale

 

Argumentez,argumentez.... c’est facile après toutes ces années d’avancer des mots comme "lecture partiale" il faut en premier vous replacer dans le contexte de tension extrême du moment,c’est un exercice difficile. Vous faites penser à ces journalistes qui parlaient du conflit algérien depuis leur bureau parisien, sans avoir mis les pieds en Algérie à l’époque.




Le 11.09.2008 à 07h29

La fusillade du 26 mars 1962 à la rue d’Isly demain sur Fr3 : Une lecture partiale

 

JULES FERRY , " père de l’école gratuite française ( bon enfin gratuite et obligatoire en France et dans les tous les départements sauf pour les algériens ) " , déclarait à l’assemblée nationale " il existe des races supérieures et des races inférieures sinon comment justifier nos présences dans les colonies ..............................LA RACES SUPERIEUR A FRAPPE CE JOUR ...................A LA RUE D’ISLY ;






Un deuxième texte d'un internaute féru d'Histoire et ayant vécu les évènements tragiques de cette époque, celle de toutes les peurs, de toutes les douleurs, José Castano. On peut le considérer comme une vision "pied-noire" (quoique!), mais pas partagée par tous et n'engageant que son auteur, de ce drame.

26 MARS 1962...

LE  MASSACRE  DE  LA  RUE  D'ISLY

 

Cette tragédie étant la conséquence du « siège de Bab-el-Oued » décrété par les autorités gaullistes.

« La France est en état de péché mortel et elle connaîtra, un jour, le châtiment »  (Maréchal Alphonse Juin)

        

 

         Lundi 26 mars 1962. Un tract émanant de l’OAS, à l’instigation du Colonel Vaudrey, demandait à la population du Grand Alger de gagner, en une «manifestation de masse, pacifique et unanime, drapeaux en tête, sans aucune arme et sans cri, le périmètre du bouclage de Bab-El-Oued. »

« Non ! Les Algérois ne laisseront pas mourir de faim les enfants de Bab-El-Oued. Ils s’opposeront jusqu’au bout à l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste. »

Peu désireuse de voir les Algérois dans la rue, la Préfecture de police interdit la manifestation et pour appuyer cette décision, un important dispositif fut mis en place. Il était plus important et plus lourd au fur et à mesure qu'on se rapprochait de la "frontière de Bab-el-Oued". Avenue du 8 novembre, des chars de 30 tonnes braquaient leurs canons de 75 vers Bab-el-Oued et vers la place du Gouvernement.

De celle-ci au square Bresson, des half-tracks et des automitrailleuses avaient pris place, tourelles tournées vers les terrasses des immeubles et le centre de la ville. Bd Carnot on trouvait des C.R.S. Plus près de la Grande-Poste, des militaires de l'Infanterie et plus loin des Marsouins aux côtés desquels on voyait également des C.R.S. Rue Charles Péguy des camions militaires avaient été mis côte à côte, barrant la rue dans toute sa largeur.

Un pressentiment désagréable envahit cependant bon nombre d'Algérois. Si le Préfet, Vitalis Cros, avait vraiment voulu interdire la manifestation, pourquoi ne pas avoir, tout simplement  instauré le couvre-feu ? Pourquoi ne pas avoir informé la population des ordres d'ouverture du feu donnés aux forces de l'ordre ? Il est probable que bon nombre de manifestants seraient restés chez eux ce jour là.  Mais la manifestation devait se produire, on se contenta donc de l'interdire.

         Le haut commandement militaire, pour des raisons qui ne seront jamais élucidés, avait désigné, en particulier, pour assurer le service d'ordre, le 4ème Régiment de Tirailleurs, composé en majeure partie de Musulmans, des appelés de surcroît. Ces hommes, fourbus, énervés, fébriles, agressifs à l'excès, avaient été « mis en condition » par le bouclage de Bab-el-Oued auquel ils avaient participé. Par ailleurs, ils avaient été enrôlés dans une armée qu'ils ne considéraient pas  -ou qu'ils ne considéraient plus- comme la leur dès lors que le cessez-le-feu avait été proclamé et que  l'indépendance était imminente. Ils se devaient, par conséquent, de donner des gages de fidélité et de bonne conduite à leurs futurs chefs et amorcer, au mieux, leur « reconversion » dans la future armée algérienne. La situation était idéale ! Ainsi, le moindre incident, la plus minime provocation, pouvait faire craindre le pire et les autorités le savaient !

Cette unité, en l'absence étrange de son chef, le colonel Goubard, était commandée par le chef de bataillon Poupat qui avait reçu des ordres qui le firent sursauter : « Arrêter la manifestation par tous les moyens, au besoin par le feu ! »

L'officier était ahuri. Un ordre d'une telle gravité ne pouvait-être donné que par écrit... et il avait en mains la preuve de ce qu'on lui demandait de faire. Aussi, à son tour, il le transmit à ses commandants de compagnie en précisant toutefois de ne faire usage du feu qu'en cas de légitime défense.

         Vers 14h45, la foule estimée à plusieurs milliers de personnes arriva aux abords de la rue d'Isly. Il y avait là des hommes de tous âges, des femmes, des enfants. On était venu en famille et comme pour le 13 mai, on avait sorti les drapeaux tricolores et les médailles que les pères et les grand-pères arboraient fièrement.

Là, les manifestants allaient buter sur un barrage de tirailleurs commandés par le lieutenant Ouchène. Ce fut l'offensive du charme chère aux Algérois... et qui avait si bien réussi jusque là...

On parlementa, on chercha à fléchir le jeune officier en lançant un appel au patriotisme. "J'ai des ordres pour ne pas vous laisser passer", répondit-il. Finalement, le lieutenant accepta de laisser passer une délégation avec un drapeau tricolore en tête. Mais la foule trépidante s'infiltra à travers cette brèche et rompant le barrage se répandit dans la rue d'Isly poursuivant sa marche vers le square Bresson.

         Aussitôt un renfort de soldats fut envoyé par le commandant Poupat afin de créer un nouveau barrage. Il s'agissait de quatre sections aux ordres du capitaine Gilet qui, très vite, allaient entrer en contact avec les manifestants. Comme précédemment, l'offensive de charme fut lancée. Cependant, le lieutenant Ouchène, ayant appelé sa seconde ligne à la rescousse, réussit à reconstituer son barrage, à couper et à arrêter le cortège. Ainsi, ceux qui étaient passés, se retrouvaient bloqués ; ils ne pouvaient plus ni avancer, ni reculer. Un sentiment de malaise envahit aussitôt quelques manifestants qui se voyaient enfermer comme dans un piège...

La tragédie se nouait.

         Il était 14h50 à l'horloge de la Grande Poste. Soudain une rafale d'arme automatique  dirigée sur la foule déchira l'air. Elle provenait d'un pistolet mitrailleur servi par un tirailleur situé à proximité du bar du Derby, sur le trottoir des numéros impairs de la rue d'Isly. Cela est une certitude ! Ce fut le déclenchement de la fusillade généralisée.  Aussitôt, les armes crachèrent le feu, la mort et répandirent la terreur. Rue d'Isly, rue Chanzy, rue Péguy, rue Alfred-Lelluch, bd Carnot, ce fut une abominable boucherie.

Les premières victimes furent foudroyées dans le dos à bout portant, comme en témoigneront les brûlures constatées sur leur peau et leurs vêtements. C'était la confusion et la panique, la fuite générale et éperdue. Des gens se réfugiaient dans les entrées d'immeubles, d'autres se couchaient, certains, croyant être protégés dans l'entrée d'un magasin, s'y entassaient : quelques secondes plus tard, ils étaient tous touchés par une rafale. Les vitrines volaient en éclats entraînant d'horribles blessures. De partout, les tirailleurs musulmans, tout sang-froid perdu, les yeux fous, en transe, utilisant pour certains des balles explosives -comme le démontreront le type des blessures infligées- vidaient chargeur sur chargeur, parfois fusil mitrailleur à la hanche, sur le tourbillon humain qui s'agitait frénétiquement devant eux et qui, très vite, s'immobilisa sous les rafales, cherchant à se confondre avec le sol qui n'offrait le moindre abri.

Ca et là des corps sanguinolents s'amoncelaient. Des flaques de sang recouvraient l'asphalte et commençaient à courir le long des caniveaux. Chaque européen était devenu proie, gibier.

         Un enfant qui s'était accroché à un panneau publicitaire apposé à la façade de la Poste, s'écroula sur les marches, un mètre plus bas...

         La tempête de fer et de feu faisait rage. Les armes de tous calibres semaient la mort avec une joie féroce, dirigée par des Français sur d’autres Français. Des hommes qui, déjà, se portaient au secours des victimes étaient touchés à leur tour.  Au fracas des armes se confondaient les hurlements de peur et de douleur, les plaintes, les râles et les prières de ceux qui  demandaient pitié. Mais de pitié il n'y en avait aucune chez ces monstres là.  C'était un spectacle horrible, inhumain. Dans le tumulte des détonations, on percevait d'autres cris de détresse :

« Halte au feu! Halte au feu ! »

« Mon lieutenant, faites cesser le feu, je vous en prie ! »

         Des gamins se réfugiaient en hurlant sous les voitures à l'arrêt, des femmes se serraient dans les coins des paliers, criant et pleurant, d'autres, comme sonnées, écarquillaient les yeux, effarées par ce qu'elles voyaient.

La grêle de mitraille arrachait en cette confusion les hurlements de ceux qui étaient atteints. La vie déchirée gémissait, se retirait, en aboutissant péniblement au silence suprême. Qui sait combien de temps cette tuerie durera encore? Cherchant un abri, un jeune adolescent en culottes courtes, courbé, la tête protégée entre ses bras, traversa la rue en courant. Une rafale lui zébra le corps. Le malheureux tomba en criant sa douleur. Son corps roula plusieurs fois sur l'asphalte rougi avant de s'immobiliser. Un soldat portant distinctement des bandes vertes sur son casque visait lentement, patiemment : 50 mètres plus loin, un pauvre vieux courait, trébucha, se redressa, se remit à courir... le coup partit... et ce fut fini!

POURQUOI? Assassin! Pourquoi?... Les gosses, les femmes, les vieux et même les hommes, quand ils sont désarmés ça ne peut se défendre. Dans le dictionnaire, y a-t-il un mot qui qualifie une action aussi abominable?

         La foule subissait cette fusillade folle et, en dépit du vacarme assourdissant, l'on discernait clairement les flots de prières qui s'élevaient de cette arène sanglante, rendant plus tragique encore cette vision de cauchemar...

         Au milieu de plaintes, de râles et de supplications, dans une jouissance frénétique, les tortionnaires achevaient les blessés. Le Professeur Pierre GOINARD de la faculté de Médecine d'Alger, sommité algéroise, témoignera :

- Une femme de 40 ans, blessée, couchée par terre, bd Laferrière, se relève ; un soldat musulman la tue d'une rafale de P.M. Mat 49, à moins d'un mètre, malgré l'intervention d'un officier.

- Un vieillard, rue d'Isly. Le soldat musulman lui crie "couche-toi et tu ne te relèveras pas!" Et il l'abat...

- Deux femmes, blessées à terre, qui demandent grâce ont été achevées à coups de fusil-mitrailleur.

- Une femme, place de la Poste, blessée, gisait sur le dos. Un soldat musulman l'achève d'une rafale. L'officier présent abat le soldat.

- Un étudiant en médecine met un garrot à un blessé. Au moment où il se relève avec le blessé, il essuie une rafale de mitraillette.

- Un médecin a vu, de son appartement, achever pendant plusieurs minutes les blessés qui essayaient de se relever.

         André BADIN, colonel Honoraire d'Infanterie et avocat à la Cour d'Appel d'Alger, dira :

« J’ai été blessé par la première rafale et suis tombé à terre. Un couple (mari et femme) a également été blessé à côté de moi, et alors qu’ils se trouvaient tous les deux à terre, le mari a reçu une balle dans la tête. J’ai vu sa femme lui soulever la tête et lui dire de lui répondre. Lorsque cette personne s'est rendu compte que son mari était mort, elle a poussé des cris atroces qui retentissent encore dans ma tête. »

         Un civil, ancien de la première armée, cria en direction du lieutenant Ouchène :

- C'est sur une foule désarmée que vous tirez et d'où n'est venue aucune provocation. Arrêtez le feu, bon sang!

Et le lieutenant de répondre :

- Je devais faire mon devoir ; j'avais des ordres...

         S'apercevant alors de l'épouvantable méprise, Ouchène et le capitaine Techer, des civils également, hurlèrent « Halte au feu! ». Mais une démence s'était emparée des tirailleurs, l'hystérie de tuer, la haine envers les Pieds-Noirs et, en cet instant, le rejet de la France.

« Arrêtez donc, calmez-vous ! »

« Au nom de la France, halte au feu ! »

En vain. Et soudain, le lieutenant Ouchène, que pressaient ou injuriaient les civils, fondit en larmes, à bout de nerfs...

Cette scène sera enregistrée par René Duval, envoyé spécial d'Europe n°1.

         Cependant, il n'y eut pas que les tirailleurs musulmans -dont la plupart avaient déjà peint leur casque en vert- qui firent preuve de sauvagerie. Les témoignages en ce sens sont formels : C.R.S. et gardes mobiles participèrent également à la tuerie, notamment, la CRS 147 qui barrait l'entrée du bd Baudin, la CRS 182 qui bloquait l'entrée de l'avenue de la Gare et la CRS12 qui occupait la rampe Chassériau.

Après avoir laissé passer une partie de la foule qui s'était avancée boulevard Baudin, les C.R.S. s'embusquèrent derrière leurs cars ou derrière des arbres. Sans provocation de quiconque ni tirs provenant des immeubles, ils ouvrirent brusquement le feu vers les rues Sadi Carnot, Clauzel et Richelieu et vers le bd Baudin, faisant d'innombrables victimes.

Une anecdote très caractéristique de la haine que vouaient ces "policiers" à la population algéroise a été rapportée par René LOUVIOT, Officier de la légion d'honneur :

« A l'issue de la fusillade -à laquelle les C.R.S. on participé- ces derniers faisaient lever les bras aux passants et les matraquaient sur le crâne à coups de crosse ».

Il rapportera qu'un jeune garçon et deux jeunes filles, dont l'une portait un drapeau tricolore plein de sang et crêpé de noir se firent violemment insulter par ces fonctionnaires de police en ces termes : « Vous pouvez vous le mettre dans le cul votre drapeau tricolore… Va sucer les tétons de ta mère ! »

« Des A.M.X. sont passées dans la rue Bertezène et, à la vue du drapeau taché de sang, les hommes ont fait un "bras d'honneur".

         Les gendarmes mobiles (rouges), ne furent pas en reste dans l'accomplissement de ce massacre. Ils ouvrirent -sans provocation aucune- le feu au tunnel des Facultés vers la rue Michelet et vers la rue d'Isly par l'enfilade de l'avenue Pasteur, de même de la terrasse du Gouvernement général vers les immeubles faisant face au Forum. Plus grave, après la fin de la fusillade, ils tirèrent sur les blessés et leurs sauveteurs se dirigeant vers la clinique Lavernhe dans l'avenue Pasteur, et longtemps après ils tuèrent Monsieur Zelphati qui avait cru –le danger passé- pouvoir s'approcher de sa fenêtre, devant son frère, sa femme, et son petit garçon.

         Enfin la fusillade se tut, remplacée aussitôt par la ronde infernale des hélicoptères et le hululement des sirènes des ambulances.

         Sur les lieux du carnage, le spectacle était abominable, insoutenable, inhumain. Des corps d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieillards jonchaient les trottoirs et la chaussée, se tordaient de douleur dans des mares de sang. Plaintes et râles s'élevaient, insoutenables, dans cette rue brûlée par un soleil fou et qui avait pris le visage de l'épouvante.

         Le sol était jonché de morceaux de verre, de chaussures de femmes, de foulards, de vêtements, de débris de toutes sortes... et de centaines et de centaines de douilles. Un vague nuage de fumée et de poussière s'étendait au-dessus des maisons. L'ombre de la mort planait sur Alger. Les blessés appelaient, les survivants étaient blêmes, hébétés, traumatisés à jamais.

Les secours s'organisaient. On chargeait les blessés dans les ambulances, on réservait les morts pour les camions militaires. De l'un d'eux, non bâché, on apercevait avec horreur des corps sanguinolents, des corps empilés que l'on conduisait à la morgue, des corps qui ne demandaient qu'à rester français et à continuer de vivre dans le pays de leur enfance.

         Adossé contre un platane, un homme dépoitraillé se tenait le ventre, du sang entre ses doigts, maculant son pantalon. Près du corps d'une jeune femme sans vie, une petite fille pleurait. Un peu plus loin, une jeune fille de dix-sept ans environ avait pris une rafale en pleine poitrine. Adossée à un mur, elle baignait dans son sang.

         Les plaies des victimes atteintes par les balles explosives étaient impressionnantes, effroyables et provoquaient d'atroces douleurs.

Monique FERRANDIS, gravement blessée ce jour là, témoignera sur le pouvoir de destruction de ce type de munition.

« J’ai senti une brûlure atroce dans la fesse gauche, une brûlure qui s’est irradiée dans mon ventre et m’a fait énormément souffrir immédiatement. J’avais le bassin pris dans un étau… lourd, avec une brûlure. J’ai appris plus tard que c’était une balle explosive. J'ai d'ailleurs toujours des éclats dans le bassin. J'ai rampé à plat ventre pour me mettre à l'abri. Une seconde balle m'a fait exploser le pied droit. La balle est rentrée sous le pied et, en répercutant par terre, elle a fait exploser le pied qui n'était plus que de la charpie, une bouillie atroce. »

Durant quatre heures, les chirurgiens opérèrent Monique Ferrandis. Depuis ce jour funeste où sa sœur Annie-France fut également atteinte d’une balle dans le ventre et où sa troisième sœur, Renée, perdit la vie, tout n’a été que souffrance, soins et opérations…

A l'issue de l'intervention chirurgicale, la jeune fille (qui n’avait pas 20 ans) demanda qu’on lui remette les balles qui avaient été extraites. On lui répondit qu’elles avaient été aussitôt saisies par les enquêteurs. Il ne fallait qu'aucune trace de ce monstrueux forfait ne subsiste…

Sur les lieux du carnage, ceux qui n’avaient pas fuit l’apocalypse, contemplaient avec tristesse et colère le résultat de ce génocide et prirent alors conscience de l’horrible réalité. C'en était fini de leur invulnérabilité, protégés qu'ils étaient par les vertus de l'amour. Ah ! Tout était fini ! Oui, tout était bien fini ! Il n'y avait plus d'Algérie, il n'y avait plus de France, il n'y avait plus rien… que cette odeur fade de la mort qui vous prenait à la gorge.

         De longs filaments de sang à demi coagulé teignaient ça et là la chaussée. Une femme hurlait, trépignait sur place. Une autre exsangue, trempait un drapeau tricolore dans une flaque de sang. Des soldats progressaient en colonne le long de la rue d'Isly. Alors elle leur cria : « Pourquoi, pourquoi ?… Pourquoi avez-vous fait ça ? » Puis elle éclata en sanglots.

 Chez « Claverie », une boutique de lingerie féminine située face à l'immeuble de la Warner Bros, rue d'Isly, on dégagea deux cadavres qui avaient basculé dans la vitrine parmi les mannequins hachés par les rafales. Dans le magasin « Prénatal », d’autres victimes, poursuivies et abattues à bout portant, gisaient auprès des landaus et des poucettes renversés.

Dans un immeuble de bureaux où des dizaines de personnes hagardes, traumatisées s'étaient réfugiées, une jeune fille morte avait été amenée là par son père. Entouré de son autre fille, de son fils et d'un groupe de gamins, il tenait son enfant dans les bras, et parlait sans cesse, ne s'adressant qu'à sa fille morte : « Ma petite chérie ! Ma petite chérie ! Ils ne t’emmèneront pas à la morgue. Je te le jure. Je les tuerai tous plutôt. Je te défendrai. Ils ne te toucheront pas ! Je vais t’emmener à la maison, je te le promets, tu seras enterrée dans un grand drapeau. Comme un héros. Tu es morte pour la Patrie, tu as droit à un drapeau… Ils ne pourront pas m'en empêcher». C'était insoutenable.

 Cette jeune fille, Michèle Torres, âgée de 20 ans s'était rendue avec son père, sa sœur, son frère, ses cousins et une quinzaine d'autres jeunes à la manifestation dans le but de fléchir les autorités et d'obtenir la levée du siège de Bab-el-Oued. Agneau innocent, elle fut sacrifiée à la folie des hommes et à leur barbarie.

         L'hôpital Mustapha où les chirurgiens opéraient sans relâche des centaines de blessés fut pris d'assaut par la population. On voulait savoir si des parents ou des amis se trouvaient parmi les victimes. A la salle des premiers soins, au milieu des flaques de sang, c'était un défilé incessant de blessés qu'on soutenait ou de brancardiers qui ramenaient vers la morgue des cadavres que l'on n'avait même pas le temps de recouvrir d'un drap.

On s'interpellait en pleurant, des femmes tombaient en syncope. Un jeune homme s'écroula dans la foule, on le souleva, son pantalon ensanglanté, il avait une balle dans la cuisse et il ne s'en était pas aperçu.

         Le plasma commençait à manquer. C'est alors que la solidarité prit corps. Les algérois, retroussant leur manche, se pressèrent dans la grande salle des soins. Et, de bras à bras, le sang des rescapés coula dans celui des blessés.

         Dans le grand couloir qui menait à la morgue, c'était la macabre procession. Les visages trahissaient le chagrin, les mains tremblaient et se tordaient. Le flot de ceux qui s'y rendaient inquiets, tendus, fébriles, et la cohorte lente et désespérée de ceux qui revenaient : des femmes, des hommes, des enfants, des vieux, pliés en deux par la douleur.

Les morts étaient là, disloqués, les yeux encore ouverts dans leur stupeur. Il y avait beaucoup de femmes jeunes, de celles qui, hier encore, faisaient la beauté et le charme de la ville blanche. Des visages étaient recouverts d'un linge : C'étaient ceux qui avaient eu la tête fracassée par un projectile. En quittant ce lieu sinistre, ceux qui avaient vu ce spectacle ignoble et bouleversant savaient que seule la mort désormais les libérerait de l'horrible vision…

         La nuit tomba sur la ville comme un linceul de mort. Pour ses habitants, c'était l'heure des prières, des lamentations, des pleurs, du désespoir, de la douleur et de la haine… plus forte que jamais. Ils ne parvenaient pas à oublier le vacarme terrifiant de la fusillade, ni les cris déchirants, ni les appels de détresse, ni le hululement sinistre des sirènes et il leur semblait que la ville gémissait, meurtrie de tous les amours passés sur elle, tandis que des vols d'oiseaux nocturnes, noirs, aux longs becs et aux griffes acérées, palpitaient dans la lueur ouatée du ciel.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                         José CASTANO

                                                                                                           

 

« La mort n’est rien. Ce qui importe, c’est l’injustice » (Albert Camus)

 

 Un troisième lu sur le net dont la source est inconnue. Fiable??


Amis Pieds-Noirs, on commence à se connaître, depuis le temps, alors

je vais me permettre de vous le dire franchement : vous avez tort de

vous obstiner à refuser que l'on commémore la fin de la guerre

d'Algérie le 19 mars.

 

Je sais, je sais, vous allez me répéter pour la énième fois que c'est

une saloperie, qu'il n'y a jamais eu d'accord, que seuls les Français

ont signé et que le FLN a juste craché sur ce qui n'était que des «

déclarations d'intention ».

 

Vous allez ajouter qu'on a interdit aux Français d'Algérie de voter au

référendum d'Avril 1962 sur les « Accords d'Evian » [1], pour lequel

même les Comores, à l'autre bout de la Terre, ont voté - c'est vous

dire en quelle estime on nous tenait,et que constitutionnellement,

un référendum qui ne donne pas la parole aux principaux intéressés

n'a aucune valeur juridique. Ça aurait pu se plaider, mais finalement,

qu'est-ce que ça aurait changé ?

 

Alors vous allez vous énerver, m'envoyer dans les dents qu'il y a eu

plus de morts chez les PN et chez les civils arabes entre le 19 mars

et le 5 juillet 1962 que pendant toute la guerre d'Algérie, que c'est

une insulte aux PN et aux Harkis, et un mensonge historique. Et vous

allez me ressortir nos morts, nos disparus, la rue d'Isly à Alger, les

massacres d'Oran du 5 juillet, les harkis, les gardes mobiles français

qui se battaient avec le FLN, contre nous...

 

Je sais, tout ça ! Alors vous allez me dire que les Algériens, eux,

ils ne se privent pas de fêter la victoire sur la France le 19 mars.

Nous, commémorer le 19 mars, c'est comme si les Allemands fêtaient le

11 novembre ou le 8 mai ! Ce serait une infamie. N'importe quel autre

jour, mais pas ce putain de 19 mars, c'est ce que vous voulez, et vous

n'en démordrez pas.

 

Eh bien tant pis, je vous ai écouté attentivement, et je vous le

répète quand même : Pieds-Noirs, mes frères, vous avez tort d'avoir

raison.

Vous avez tort, parce que les raisons pour lesquelles on veut imposer

le 19 mars comme jour anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie valent d'autant plus les vôtres que ce sont exactement les mêmes.

 

Réfléchissez un peu, au lieu de vous emballer ! Pourquoi croyez-vous

donc que les FNACA, Cocos, Gaullos, Socialos, et Intellos de droite

comme de gauche tiennent tant à cette date ? Et si vous vous mettiez

une seconde à leur place, pour changer ?

 

Ce qui s'est passé en Algérie après le 19 mars, l'armée qui est restée

dans ses casernes, sans lever le petit doigt quand les Pieds-Noirs se

faisaient couper les couilles, qui a abandonné ses supplétifs sans

leur laisser aucun moyen de se défendre, vous croyez qu'elle a envie

qu'on en parle ?

 

Et nos bons godillots gaullistes, vous croyez qu'ils ont envie qu'on

leur rappelle que Messmer a interdit aux officiers de rapatrier les

Harkis, en sachant très bien ce qui leur arrivait en Algérie, ou que

de Gaulle, mis au courant du massacre du 5 juillet, a ordonné à

Messmer de ne pas bouger, pour ne pas recommencer la guerre d'Algérie?

 

Et vous croyez qu'un Pierre Joxe a envie qu'on lui rappelle quelques

petites phrases prononcées par son père, Louis, ministre des Affaires

Algériennes, telles que « les PN ne devraient pas rentrer en France,

ils risquent d'inoculer le fascisme, il vaudrait mieux qu'on les envoie

en Australie ou en Amérique du Sud ».

 

L'intègre Pierre Joxe préfère, et de loin, raconter dans un bouquin

qui vient de sortir son terrible cas de conscience lorsque Mitterrand

prononça l'amnistie pour les généraux du Putsch d'Alger,un des moments

les plus difficiles de sa vie de ministre. Il avait même alors songé à

démissionner, le pauvre, mais son sens du sacrifice fut le plus fort !

 

Et tous les autres, les intellos, les porteurs de valises, qui se sont

fait oublier, après, quand ils ont découvert ce qui se passait

vraiment en Algérie, vous croyez qu'ils ont envie qu'on leur rappelle

que leurs « amis » ont torturé et assassiné des dizaines de milliers

d'hommes désarmés, avec leurs femmes et leurs enfants ?

 

Et les Français de Métropole, à qui on fait croire depuis 1945 qu'ils

ont tous été résistants, vous croyez qu'ils ont envie qu'on leur

rappelle qu'ils étaient trop occupés à briquer leur 4CV et à valider

leur tiercé pour ne serait-ce que montrer un minimum de compassion

pour leurs compatriotes d'outre-mer dans le malheur ?

 

Je pourrais vous en remplir des pages, mais on va arrêter là : vous

voyez bien l'idée, maintenant.   Mettez-vous bien ça dans la tête :

Personne, à part nous, les Pieds-Noirs, n'a envie que l'on parle de l'après 19 mars.   Il y a eu trop de lâchetés, trop d'abandons, trop de saloperies.

 

Alors,  commémorons la fin de la guerre le 19 mars,  et jetons à la

poubelle de l'Histoire ce qui s'est passé après. La rue d'Isly, c'est

où, ça ?   Les « piénoirades » d'Oran ?  On n'a rien vu, rien entendu,

on n'était pour ainsi dire pas là.   Et les Pieds-Noirs, d'abord, ils

ont vraiment existé, ou c'est juste une invention ?

 

Non, le 19 mars, plus on y réfléchit, plus c'est la meilleure date

possible pour la France.   La France, généreuse et respectueuse des

Droits de l'Homme,  a accordé  ce jour-là,  par un « accord »,

l'indépendance à l'Algérie.  Point barre ! Ce qui s'est passé après,

c'est un détail de l'Histoire, on ne va pas en faire un couscous.

 

Ou alors, si on est vraiment obligé d'en parler, de l'après 19 mars,

on n'a qu'à dire que tout ce qui s'est passé, c'est la faute à l'OAS.

C'est pratique.   On a tellement tout mis sur le dos de l'OAS depuis

bientôt 50 ans qu'un peu plus ou un peu moins...

 

Et voilà comment se fait l'histoire.   Comme ça,  tout le monde est

content, sauf les Pieds-Noirs et les Harkis.  Mais c'est combien de

voix, aujourd'hui, les Pieds-Noirs et les Harkis ?    Et puis les

Pieds-Noirs,   c'était jamais que des colons,  et les Harkis, des

traitres.  Alors, on ne va pas pleurer.

 

 

 José Castano 2.

26 MARS 1962… (II)

ENQUETE  SUR  UNE  TRAGEDIE

 

 

« Je consens que mon frère soit mort ; c’est la loi commune. Ce qui me révolte, c’est l’arrogance de ses assassins » (Christopher Marlowe – poète – « Edouard II »)

 

         Au soir de cette journée meurtrière, le Ministre de l'Intérieur, Roger Frey, téléphona au Préfet Vitalis Cros et lui dit :

« Faites le maximum pour que la stricte vérité soit connue. Tous m’a été expliqué : l’Elysée est au courant et puisqu’il n’y avait pas moyen de faire autrement, soyez en paix, dites le à vos collaborateurs. » S'enorgueillant de cet encouragement, le zélé préfet s'adressa à la population bouleversée :

« Les commandos de l’OAS ont tiré, non seulement sur le service d’ordre, mais sur les manifestants. Force est restée à la loi ! »

Le lendemain, Fouchet -au mufle de primate- renchérira : « La cause de l’OAS est archi perdue. Il faut faire confiance à la France ! »

Pour sa part, de Gaulle parlera de  « l’émeute d’une foule algéroise furieuse de l’arrestation de Jouhaud et qui ne put être dispersée que par le feu meurtrier des troupes. »

(Dans la soirée du 25 mars, le Général Jouhaud fut arrêté à Oran ainsi que le Commandant Camelin. La veille, déjà, le Lieutenant de Vaisseau Guillaume avait connu le même sort à Tlemcen.)

Que d'infamies dans ces déclarations !…

            Moins de 24h après le drame, le 27 mars, le bureau de Presse du Général commandant supérieur des forces armées en Algérie (Ailleret) rendait –déjà- public les premiers résultats de l'enquête sur les circonstances exactes  de « l'ouverture du feu.». Cette enquête qui puait le canular établissait que :

- Vers 14h30 un capitaine d'un régiment de tirailleurs remontant la rampe Bugeaud pour établir un barrage rue d'Isly, subit dans le dos le feu d'armes individuelles provenant à la fois de manifestants et des immeubles situés rue d'Isly, rue Lelluch et bd Bugeaud. Trois tirailleurs sont blessés. La compagnie de tirailleurs riposte.

- Vers 14h50, le régiment d'infanterie tenant les facultés et la rue Michelet subit le feu d'armes automatiques provenant d'immeubles de la rue Michelet, de la rue Charras, de l'av Pasteur et de la rue Berthezène.

- 14h55, le groupement de C.R.S. stationné près de l'immeuble Maurétania subit un tir de pistolet mitrailleur effectué par six individus (dont une femme) cachés dans la foule, puis le feu d'armes individuelles provenant du Maurétania et des immeubles environnants. Un C.R.S. est tué, trois autres sont blessés. Les C.R.S. ripostent.

- Vers 15h10, le groupement des gendarmes mobiles placés autour de la Délégation générale subit des tirs provenant de la caserne des douanes, des immeubles du bd Lafferrière et de la rue Berthezène.

Ce document appelle un certain nombre d'observations.

            Outre que le principe même des faits dont il participe est en contradiction avec les innombrables témoignages recueillis, il offre dans le détail certaines invraisemblances.

* Comment, par exemple, est-il possible que des tirs d'armes automatiques provenant de la rue Charras puissent aboutir rue Michelet ou sur les Facultés ? Seul un véritable miracle de balistique peut l'expliquer.

*Comment aussi six individus (dont une femme) (il y avait des milliers de personnes dans les rues !) peuvent-ils être décomptés si facilement et avec une pareille précision ? Comment, à eux six à la fois,  peuvent-ils servir un seul pistolet mitrailleur ? Ce mystère demeurera entier.

* Comment, moins de 24h après les faits, a-t-on pu obtenir les résultats d'une enquête aussi complexe ? N'avait-elle pas été préparée à l'avance ?

            Il n’y eut aucun coup de feu, contrairement à la première affirmation, avant 14h50, heure précise du déclenchement de la fusillade par les tirailleurs.

            La presse officielle de l’époque a fait état d'un mort et de 14 blessés dans les rangs des forces de l'ordre. Or, le seul mort militaire l'a été par un officier ayant abattu un tirailleur qui avait, sous ses yeux, achevé, à terre, une femme blessée. Les militaires blessés, le furent entre eux (balles perdues). Il n'y eut jamais le moindre tué parmi les C.R.S !

            Enfin, il a souvent été affirmé officiellement que la fusillade avait été provoquée par des tirs d'armes automatiques ou individuelles provenant de terrasses d'immeubles. Lors de débats à l'Assemble Nationale, le 14 avril 1962,  le Ministre des Armées fut interpellé sur ce point (question n° 14942). Puisqu'il avait été reconnu et prouvé que toutes les terrasses des immeubles avoisinant les lieux des sanglantes fusillades du 26 mars étaient occupées par des éléments du maintien de l'ordre, il lui était demandé quels étaient les effectifs exacts des forces de l'ordre chargées de la surveillance des dites terrasses. 

Le Journal Officiel de la République française du 3 mai 1962 publia à la page 842 la réponse suivante :

« Il n’est pas d’usage de rendre publics les effectifs exacts engagés dans telle ou telle opération précise ressortissant au maintien de l’ordre. »

            Il fut donc établi que les terrasses d'où seraient partis les tirs de provocation (soi-disant de l'OAS) allégués pour expliquer le massacre, étaient occupées par des éléments du service d'ordre en nombre indéterminé.

            Onze mois après les faits, lors du procès du Colonel Bastien-Thiry (attentat du Petit- Clamart), le chef de corps du 4ème RTA, le colonel Goubard, bien qu'absent lors de la tragédie, affirmera qu’une rafale était partie d’une terrasse d’un immeuble de la rue d’Isly, fauchant deux manifestants. En même temps, une autre rafale était tirée du deuxième étage de l’immeuble sis au coin de la rue d’Isly et du boulevard Pasteur amenant les tirailleurs à ouvrir le feu en direction des étages… et sur la foule en proie à la panique. Cependant, ce qu'il se gardera bien de dire à la barre, c'est que quelques jours avant le 26 mars, l'arrivée d'un hélicoptère venant d'Alger fut annoncée à Berrouaghia, où était stationné le régiment. Le colonel Goubard vint personnellement accueillir le général Ailleret. Cette visite du général commandant en chef  avait lieu en l'absence du général commandant le Corps d'Armée et du général commandant la Zone... ce qui était anormal. Aucune note de service ne l'avait annoncée. Les deux hommes s'entretinrent, seul à seul, sans autre témoin, durant une heure environ. Quelques jours après, un élément du 4ème R.T.A, rappelé du bled environnant où il se trouvait, partait pour Alger en mission de maintien de l'ordre…

Pour la petite histoire, le Colonel Goubard sera nommé général et commandera l’Ecole de Guerre. Sublime récompense !

            Mais à qui donc pouvait profiter ce génocide si ce n'était précisément au pouvoir et par là même à de Gaulle lui-même ? Par-là il apportait la preuve qu'il ne faiblirait pas et ferait accomplir par tous les moyens les accords d'Evian. De plus, il rendait désormais inopérante l'arme maîtresse des Pieds-Noirs : les manifestations monstres et les opérations de charme qui leur avaient toujours réussi jusque là, capables à elles seules de faire basculer l'armée.

            En réalité, la vérité sur cette tragique journée fut vite étouffée par le gouvernement. Celui-ci avait eu beau rejeter la responsabilité sur l'OAS, il y avait eu trop de témoins, et en particulier de journalistes étrangers qui, dans l'ensemble, contredirent d'une façon catégorique ces allégations. C'est ainsi que deux mois plus tard, après une enquête minutieuse, un livre blanc fut publié sur ce drame. Dès sa sortie, le pouvoir gaulliste en interdit sa diffusion. Se savait-il coupable de ce massacre ? Craignait-il la réaction de ses électeurs, pourtant saturés, amorphes et d'une indifférence tellement ingrate ?

Tous les témoignages, y compris ceux des journalistes présents, font état de l'angoisse des militaires (notamment Européens) et des chefs de barrages qui n’avaient de cesse de supplier les manifestants de ne pas passer : « Nous avons ordre de tirer ! » imploraient-ils la foule. « Partez ! », criait un sergent, rue Michelet, à une dame qui, depuis lors, ne cesse de le remercier dans ses prières de lui avoir sauvé la vie ainsi qu'à son mari et ses fils. Elle l’avait écouté car le doute ne lui semblait plus permis… « Nous avons des ordres de ne pas vous laisser passer ! » lança le lieutenant Ouchène à un petit groupe de jeunes gens qui comptera un tué parmi eux. « Partez ! » répétait inlassablement le sergent avec, désormais, des sanglots dans la voix. Quant aux CRS et gardes mobiles, leurs ordres étaient identiques : ils devaient tirer sur la foule… Dans le documentaire de Christophe Weber, le sergent  interrogé confirme : « Oui, nous avons reçu l'ordre de tirer ! ». Un ancien Delta des commandos de l’OAS rapporte, d’autre part, la mise en garde de son chef, le lieutenant Roger Degueldre, sur une imminente provocation ! Ce dernier ne fut pas écouté…

            D’autre part, les témoignages se rapportant à l’attitude des soldats musulmans seront, également, unanimes : Ils paressaient visiblement nerveux, blêmes et menaçants,  le canon de leurs armes systématiquement pointé sur la foule, le doigt crispé sur la détente. Ils échangeaient en permanence des propos en arabe indiquant nettement qu'ils allaient tirer. Les manifestants, placés au plus près de la troupe, seront formels : La première rafale d’arme automatique dirigée sur la foule provenait d'un pistolet mitrailleur servi par un tirailleur situé à proximité du bar du Derby, sur le trottoir des numéros impairs de la rue d'Isly.

Le colonel des Affaires musulmanes, en retraite, Emile DUZER, témoignera :

« Il devenait évident que ces hommes, ayant l’allure et le parler des bergers primitifs de la montagne algérienne, allaient tirer. Soudain, l’un d’eux dit en arabe : « Allez ! Tirez sur les chrétiens ! » et un autre : « On nous a dit : Tirez sur les chrétiens ! »

J'ai crié aussitôt : « Ils veulent tirer ! Sauvez-vous ! »

D’autres témoins plus éloignés (il y avait plusieurs milliers de personnes), affirmeront que les premiers tirs provenaient du 2ème étage d’un immeuble de la rue d’Isly. Mais, dès lors que ceux-ci étaient occupés par le service d’ordre, qui, hors de ces derniers aurait pu tirer ? Par ailleurs, si cela avait été le fait de l’OAS, les tirs, logiquement, auraient été dirigés vers le service d’ordre et non vers les manifestants… Au procès de Bastien-Thiry, on a également évoqué le rôle qu’auraient vraisemblablement joué les barbouzes qui, en toute tranquillité, couverts par le service d’ordre, auraient occupé les étages…

Joseph Hattab Pacha, alors Maire de la Casbah d'Alger et Conseiller général, s'adressa aux tirailleurs après leur forfait :

- Pourquoi avez-vous tiré sur une foule pacifique et désarmée ? Nous sommes tous des frères ! Tous des Français !

La réponse se fit cinglante :

- Nous ne sommes pas Français ! Nous sommes la future armée algérienne !

Ainsi, contrairement aux allégations des « hommes du Pouvoir », ce fut à un massacre abominablement prémédité que fut conviée, ce 26 mars 1962,  la foule algéroise.

Aucune enquête officielle ne fut jamais effectuée ; aucune commission d'enquête ne vit jamais le jour. Sitôt la fusillade terminée, comme le soulignèrent les journalistes Christophe Weber et René Duval, d’Europe n°1, les preuves furent  arrachées des mains des photographes et des cameramen. Dans les jours qui suivirent, les forces de l’ordre surveillèrent ces lieux maudits dans le but d’empêcher les Algérois de prendre des photos ou en confisquant les appareils. L'enquête judiciaire sur commission rogatoire demandée par le juge Charbonnier ne fut jamais rendue publique, détournée au profit du procureur général militaire Jonquère et les archives militaires ne s'ouvriront jamais. Il s'agit bien, là, d'une enquête bâclée et tenue secrète…

            Et pour donner plus de poids à cette machiavélique collusion, la presse française se garda bien de faire état de cette monstrueuse préméditation et, dans son ensemble, rapporta l'événement avec une certaine rigueur. Seul  le journal « L’Aurore » se signala par son courage et sa fidélité mais dut se plier aux exigences rigoureuses de la censure…

Ce sera à travers la presse étrangère qu’il faudra se tourner pour bénéficier d’une plus « ample » information.

- Du « New York Herald Tribune », on pouvait lire ceci :

« Il y a du sang français sur le drapeau tricolore. Des Français ont utilisé leur drapeau comme linceul. Les vivants trempaient leurs drapeaux dans le sang des morts. »

- Du « Daily Express » :

« … Dans la porte d’une boutique, deux hommes se réfugièrent, brandissant un drapeau français. Cela ne les sauva point. Un soldat les tua tous les deux, à cinq mètres de distance. »

- Du « Daily Herald » :

“… Une rangée de soldats musulmans et européens a ouvert le feu dans le dos de la foule.”

- Du « New York Times », Henry Tanner écrivit :

“On a vu les soldats tirer à bout portent dans la foule avec des armes automatiques. Les militaires installés sur les trottoirs ont également ouvert le feu. Quelques-uns des soldats ont vidé des chargeurs entiers. D’autres épuisaient le magasin de leur mitraillette et le réapprovisionnaient encore. On vit un officier arracher des mains d’un soldat la bande de cartouches qu’il s’apprêtait à engager.

… Ce fut la journée la plus sanglante qu’Alger ait connu en sept ans de guerre et sept jours de « cessez-le-feu. »

- Quant à John Wallis, du « Daily Telegraph », il écrivit :

« Personne ne semble avoir su qui a tiré. Une chose est sûre : c’est que le premier cou de feu n’est pas venu des manifestants. Les soldats ont ouvert le feu sur la foule placée à quelques mètres devant eux. Certains se retournèrent et mitraillèrent dans le dos des manifestants qui les avaient dépassés. »

- Les envoyés du « Figaro » écriront le 27 mars :

« Des flaques de sang coagulés forment presque une nappe depuis l’angle de la rue Pasteur et de la rue d’Isly jusqu’à la Grande Poste. Le trottoir devant le Crédit Foncier d’Algérie est rouge sur une dizaine de mètres et la façade de la banque est pleine de sang jusqu’à hauteur d’hommes. »

- Yves Courrière que l’on peut pourtant classer parmi les anti-OAS notoires écrira plus tard :

« Cette journée devait voir se produire l’inimaginable. Le massacre d’une population désarmée. Le comble de l’horreur. »

            Mais où étaient donc les articles tonitruants de « l’Humanité », « l’Express », « Témoignage Chrétien » et tant d'autres, toujours prêts à porter secours aux faibles, aux opprimés et à s'élever contre le « despotisme ». Pourquoi ce soudain silence de la part de Mauriac, de Sartre et de Jules Roy qui s'étaient découverts, en d'autres temps, une vocation de chantre de race opprimée ?

Et qu'elle aurait été la réaction de la presse française et de la population dans son ensemble, si, dans les chaudes journées de mai 1968, on avait appris que les chars et l'aviation étaient intervenus au Quartier Latin, que le service d'ordre avait ouvert le feu dans le dos des manifestants faisant 80 morts et 200 blessés, que l'on avait tiré sur des gens à terre, sur ceux qui levaient les bras et que l'on avait achevé les blessés, que l'on avait tiré sur ceux qui les secouraient, les médecins, les brancardiers, les ambulances et les véhicules de pompiers ? On fut, sans conteste, plus discret pour Bab-el-Oued et la rue d'Isly comme on le fut pour toutes les autres situations où il s'agissait de victimes Pieds-Noirs.

       

                                                                                                                                                                                                 José CASTANO

                                                                                                                                                                          

 

« La première loi de l’histoire est de ne pas oser mentir ; la seconde, de ne pas craindre d’exprimer la vérité » (Léon XIII)

 

 

Wagner le 26.03.10 à 10:16 dans p/ cette histoire qui nous concerne. - Lu 1645 fois - Version imprimable
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