Proposer une devise
"Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit." Albert Camus// "La vérité jaillira de l'apparente injustice." Albert Camus - la peste// "J'appelle à des Andalousies toujours recommencées, dont nous portons en nous à la fois les décombres amoncelés et l'intarissable espérance." Jacques Berque// « Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère. Terme faux, venimeux même qui vient du mot 'barbare'. Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom? ne pas parler du 'Tamazirt', la langue, et d''Amazir', ce mot qui représente à la fois le lopin de terre, le pays et l'homme libre ? » Kateb Yacine// "le français est notre butin de guerre" Kateb Yacine.// "Primum non nocere" (d'abord ne pas nuire) Serment d'Hippocrate// " Rerum cognoscere causas" (heureux celui qui peut pénétrer le fond des choses) Virgile.// "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" Albert Camus.Sommaire
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Constantin Melnik, ed. Nouveau Monde 2010.
Publié le 21/06/2010 à 17:24 lepoint.fr
SERVICES SECRETS
Constantin Melnik : "Chez le général de Gaulle, l'acceptation de la violence d'État était assez effrayante"
Par Jean Guisnel
À 82 ans, Constantin Melnik n'en a pas terminé avec son passé. En 1953, quand il était membre du cabinet du ministre de l'Intérieur Charles Brune, celui-ci lui lance : "Constantin, ça fait tailleur grec. Et Melnik, franchement cagoulard." Et, comme il est d'origine russe, sa proximité avec les services spéciaux le fera ensuite surnommer le "SDECE tartare". Le SDECE (prononcer SDEK), pour Service de documentation extérieure et de contre-espionnage), est l'ancienne appellation de la DGSE.
Conseiller pour les affaires de renseignement du Premier ministre Michel Debré, au plus fort de la guerre d'Algérie, Melnik avait raconté cette expérience dans un livre, titré 1000 jours à Matignon (Grasset 1988). Il republie aujourd'hui cet ouvrage sous un autre titre, De Gaulle, les services secrets et l'Algérie, en l'accompagnant de trois documents. Le premier, une préface du professeur d'histoire Olivier Forcade, est, lui aussi, une réédition. Il analyse le rôle et les déclarations de Constantin Melnik au regard des archives de Michel Debré. Intéressant. Il estime que Melnik parle de ce qu'il connaît, "au risque d'accorder à Matignon une place trop importante", en minimisant le rôle de l'Élysée et du général de Gaulle.
Des archives fermées
Le deuxième document, enserrant le texte originel de Constantin Melnik, est un entretien avec l'historien Sébastien Laurent. Il concerne pour l'essentiel la politique de répression conduite par les services spéciaux (le SDECE), et l'armée durant la guerre d'Algérie. L'auteur s'y montre cruellement désabusé, et d'abord vis-à-vis du général de Gaulle dont il a servi la politique avec tant d'ardeur. Au soir de sa vie, il juge : "Il y avait, chez le Général, quand même, une acceptation de la violence d'État que je trouve, avec le recul, assez effrayante." Et il ajoute : "Ma participation à cette violence d'État suscite en moi une repentance continuelle." Sur la pratique de la torture, il se félicite que le général de Gaulle l'ait interdite. Mais sa pratique s'est poursuivie : "On soupçonnait bien que la torture continuait à être pratiquée par les DOP (détachements opérationnels de protection). Mais ils ne dépendaient ni du SDECE ni de Paris, mais du commandement de l'armée en Algérie. (...) Un homme aussi intelligent que de Gaulle ne pouvait pas ne pas soupçonner que les DOP continuaient à agir."
Melnik revient également sur le "bilan" des services secrets en Algérie. Il affirme dans 1.000 jours à Matignon que pour la seule année 1961, cent trois trafiquants d'armes au profit du FLN ont été tués, deux de leurs avions et sept de leurs navires étant détruits. Il réfute aujourd'hui ces chiffres qui émaneraient de "militaires totalement mégalomanes." Sur un point crucial de l'action des services secrets dans le conflit algérien, Constantin Melnik a toujours dit que le général de Gaulle avait édicté trois règles : pas d'assassinats en France, pas contre des citoyens français, et accord préalable du Président. Sauf qu'évidemment, aucune trace de ces "instructions" - strictement observées, sauf rares exceptions - n'existe dans les archives. Oubliant sans doute que ce problème des ordres non écrits du Président s'est trouvé vingt-cinq ans plus tard au centre de la polémique sur l'affaire Greenpeace, l'historien subodore une "invention", et Melnik vacille : "Je me demande aujourd'hui si ce n'est pas sous la IVe République que cette règle a été édictée. Je ne crois pas que ce soit de Gaulle lui-même." Sauf que Melnik insiste plus tard sur un fait : "Les instructions de Michel Debré étaient souvent orales ou manuscrites, conservées comme telles par un SDECE, auquel je les remettais régulièrement." Or les archives du SDECE demeurent fermées depuis 1945... Donc, tout ceci est invérifiable, en l'état.
Constantin Melnik, De Gaulle, les services secrets et l'Algérie. Avant-propos d'Olivier Forcade. Entretien avec Sébastien Laurent. Posface de l'auteur. Nouveau Monde, 464 pages. Sans bibliographie ni index. 22 euros. ISBN : 9782847364996
Ce qui est effrayant c'est bien l'introduction, reprise d'un propos de Melnik, sur l'acceptation de De Gaulle au sujet de la violence d'Etat, même lorsqu'elle s'exerçait contre des Français comme le 26 mars 1962 lors de la fusillade de la Rue d'Isly qui fit prés de 60 morts (le 05 juillet 62 à Oran ce fut "non assistance à compatriotes en danger", sans oublier de citer l'abandon des Harkis...). Les masques tombent....
EW
Wagner
le 26.06.10 à 16:24
dans r/ Livres
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