Quoi de plus honorable et estimable même si pour ma part, alors qu’il s’agissait entre autre d’honorer la 1^ère Armée Française, j’ai trouvé ces cérémonies, et leur couverture médiatique, en retrait par rapport  à ce qui a été fait pour celles du 06 juin 1944. Qu’importe !

Le natif d’Algérie que je suis, a été aussi très touché par l’attribution à la Ville d’Alger, Capitale de la France Combattante d’alors, et de façon exceptionnelle, La Croix de la Légion d’Honneur.

Alger, comme ma ville natale, Bône, avaient été décorées en leur temps, de La Croix de Guerre qu’elles portaient alors haut sur leurs armoiries. Elles en furent retirées après l’indépendance algérienne.

L’Algérie ne pourra qu’être heureuse et fière de cette décoration, que nous, ses enfants dispersés par l’histoire, estimons à sa juste valeur car elle est aussi la reconnaissance, par la France, des sacrifices de tous les siens, quels qu’ils soient.

Ainsi, cette très haute distinction française honore l’ensemble des combattants des ex-colonies françaises d’Afrique et des autres continents, avec une mention spéciale pour la terre algérienne d’où sont partis pour la libération de la Mère Patrie tant de ses fils de toutes origines, enfants d’Algérie et de France.

Comme vous l’avez à une autre occasion rappelé, la communauté des Pieds-Noirs dont je suis issu a pour sa part engagé le taux record (mondial) de 16,4% de la population, soit 20 classes d’âge et 175 000 soldats, aux côtés des 230 000 Français Musulmans (dénomination de l’époque), leurs frères d’armes mobilisés et volontaires.

Par conséquent, Monsieur le Président, cette symbolique décoration devrait participer à rapprocher encore plus dans une Vraie réconciliation nos deux pays, et réconcilier  l’Algérie avec sa propre histoire, sereinement, ainsi qu’avec l’ensemble de ses enfants, quels qu’ils soient, où qu’ils soient.

Pour ce faire, d’une manière relevant du même symbole, ne serait-il pas temps de découvrir le Monument Aux Morts d’Alger (sculpteur Paul Landowski) du temps de la présence française se trouvant au pied de l’ex-Gouvernement Général, du Monument-sarcophage, à la gloire de l’indépendance, le recouvrant et le cachant à la Mémoire des Hommes des deux rives, à l’histoire ?

Ainsi, dans le prolongement naturel du geste que vous venez d’accomplir qui n’ a pu qu’être parfaitement reçu et compris par la Président Algérien BOUTEFLIKA, plutôt que de rapatrier ce Monument en France comme certains le souhaitent légitimement quand on sait ce qu’il est devenu quand d’autres étaient détruits ou ramenés en France à l’indépendance algérienne, ce serait Grand et Beau de faire coexister côte à côte l’ancien où sont gravés les noms de tous ceux de toutes les communautés de l’Algérie d’alors, morts pour la France (20 000 noms pour les 1^ère et 2^ème guerre mondiale), et le Monument à la Mémoire des Morts Algériens de la guerre de 1954-62 , plutôt que de voir l’un recouvrir l’ancien réapparaissant en certains endroits, de façon émouvante, comme pour préfigurer et anticiper ce que vous avez en quelque sorte initié par votre geste de reconnaissance de la Nation Française !

Ainsi serait tournée, après avoir été lue, la page de notre histoire commune, pour l’écriture d’une nouvelle, réconciliant tous ceux portant l’Algérie au cœur, au moment de la signature en 2005 du Traité d’Amitié entre nos deux pays.

Merci Monsieur le Président de réfléchir à cette initiative, de lui donner un sens et d’en parler avec votre homologue Algérien pour voir son aboutissement l’année prochaine.