Camus, écrivain algérien ? Telle était la question posée récemment à la Maison diocésaine d’Alger par François Chavanes, qui donnait une conférence à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage Albert Camus tel qu’en lui-même. Le conférencier a évoqué en premier lieu les raisons qui poussent certains à refuser à Camus le statut d’écrivain algérien, puis celles qui incitent d’autres, au contraire, à reconnaître pleinement cette qualité à l’enfant d’Alger. Chavannes a ainsi évoqué les zones d’ombre et les prises de position de l’auteur de La Peste durant la guerre d’Algérie. Si ce dernier a soutenu Ferhat Abbas et dénoncé les exactions du colonialisme, il a pris parti contre l’indépendance du pays (pour l’admettre cependant à la fin de sa vie). Pour d’autres au contraire, le prix Nobel de littérature 1957 mérite amplement ses « galons » d’écrivain algérien pour avoir décrit ce pays comme nul autre. Nombreux sont également les Algériens qui se sentent une affinité avec Camus de par sa vie, son enfance pauvre de gosse de Belcourt. Un consensus semble se dégager pour reconnaître que Camus, s’il ne prit pas parti pour l’Algérie indépendante, n’en demeure pas moins un écrivain d’El Djazaïr par sa sensibilité et son amour communicatif de cette terre.