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D'Algérie - Djezaïr
Mouvement de réconciliation

Proposer une devise

"Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit." Albert Camus// "La vérité jaillira de l'apparente injustice." Albert Camus - la peste// "J'appelle à des Andalousies toujours recommencées, dont nous portons en nous à la fois les décombres amoncelés et l'intarissable espérance." Jacques Berque// « Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère. Terme faux, venimeux même qui vient du mot 'barbare'. Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom? ne pas parler du 'Tamazirt', la langue, et d''Amazir', ce mot qui représente à la fois le lopin de terre, le pays et l'homme libre ? » Kateb Yacine// "le français est notre butin de guerre" Kateb Yacine.// "Primum non nocere" (d'abord ne pas nuire) Serment d'Hippocrate// " Rerum cognoscere causas" (heureux celui qui peut pénétrer le fond des choses) Virgile.// "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" Albert Camus.

D'Algérie-Djezaïr

Le MOUVEMENT D’Algérie-Djezaïr vient d’être officialisé par plus d’une centaine de membres fondateurs résidant dans le monde entier, ce 22 juin 2008 à Saint Denis (Paris - France). Il est ouvert à toutes celles et ceux qui voudront le rejoindre, natifs d'Algérie, et leurs descendants.

ORGANISATION

Elle est démocratique, c'est-à-dire horizontale, sans centralisme, et sans direction. Les décisions essentielles doivent être conformes à l’esprit du Texte Fondateur. Elles sont prises après larges consultations, où tous les membres donnent leurs opinions. Les règles internes sont arrêtées par les "adhérents". Pas de cotisations. Les groupes et le Mouvement trouvent les moyens de faire aboutir leurs actions.

La mémoire française parfois comme le gruyère...avec des trous!

pour faire suite au discours du 08 mai 2009 à la Nartelle (Var)

Un pays, un peuple, sans Mémoire est sans avenir. Mais au risque d'imploser, surtout pour un vieux pays comme la France, il faut veiller aux tentations de boulimies mémorielles et pour cela être juste et équitable. Et c'est bien là que le bât blesse et qu'il est dur de trouver le point d'équilibre car l'Histoire, surtout récente, n'est pas sans tentations politiques.



Le Président Sarkozy y lançait les commémorations du 64 ème anniversaire du début de la Libération de la France, mais en évoquant l'Armée française d'Afrique, il eut comme des trous de mémoire....
Des chiffres pour la rafraîchir.

De Maurice Faivre, historien: des chiffres irréfutables en guise de mise au point.


L'ARMEE D'AFRIQUE et L’ARMEE COLONIALE

des origines à 1962

 

Les précurseurs.

            Dans les pays musulmans où elle a exercé sa souveraineté, la France a engagé dans ses armées, comme soldats de métiers, conscrits ou supplétifs, des ressortissants des populations autochtones. En même temps, le gouvernement a souvent confié à l'autorité militaire l'administration de ces populations.

            Les premiers musulmans furent engagés dans la Syrie franque par Tancrède en 1108 et Renaud de Chatillon en 1170. 20.000 auxiliaires combattent sous les ordres de Guy de Lusignan contre Saladin en 1187. Recrutés par les Templiers, les Turcopoles sont selon Grousset les Goumiers de la Syrie franque. En 1765 au Sénégal, des Laptots furent affranchis pour participer à la défense de Gorée .

            Le véritable précurseur de l'engagement des musulmans est le général Bonaparte, qui au cours de la campagne d'Egypte en 1798-99, forme le projet de recruter 30.000 auxiliaires. Il limite ses ambitions et utilise des déserteurs turcs et une centaine de cavaliers palestiniens, qui l'accompagnent dans sa campagne de Palestine. Il constitue un régiment de Dromadaires  qui s'illustre sous le commandement de Desaix et Cavalier, et ramène en France, avec femmes et enfants, des Chasseurs d'Orient et des Mameluks de la Garde, qui participent à toutes les campagnes de l'Empire. Plus tard, il lèvera des troupes illyriennes en Dalmatie.

            Moins connu est l'épisode du capitaine du Génie Boutin  à Constantinople, qui en 1806 recrute 2.000 turcs et contribue en février 1807 à la défaite de l'escadre anglaise, avant de remettre sur pied l'armée du vizir. Dans le prolongement de l'expédition d'Egypte, il faut citer le Lieutenant Selve, qui devenu Suleyman Pacha au service de Muhamed Ali à partir de 1805, organise une armée de 130.000 hommes

            La conquête de l'Algérie et la colonisation de l'Afrique ouvrent la voie au recrutement de contingents musulmans moins symboliques que ceux de ces précurseurs.

 

L'armée d'Afrique.

            Lors de la conquête de l'Algérie, des unités de Zouaves et de Chasseurs d'Afrique sont créées dès 1830 et 1831, mais au bout de quelques mois, les Algériens rejoignent leur douar d'origine; on les remplace donc par des volontaires français. Autre formation prestigieuse de l'armée d'Afrique, la Légion étrangère créée en 1831 et qui va transformer le marécage de Sidi Bel Abbès en cité florissante et en terre de culture, avant de participer à la mise en valeur de l'Algérie. A partir de 1835, des auxiliaires sont recrutés dans les compagnies d'infanterie; ce sont les fameux Turcos, devenus Tirailleurs en 1841, et dont le modèle sera reproduit au Sénégal en 1857, au Tonkin en 1879 et à Madagascar en 1895. Le corps des Spahis est mis sur pied en 1841, et les compagnies méharistes en 1894. Des Bureaux arabes, auxquels succéderont les officiers des Affaires indigènes et sahariennes, administrent les territoires militaires à partir de 1844. En 1908 le Général Lyautey crée les Goums marocains. En 1912 enfin la conscription est instituée, de façon sélective, en Algérie.

            Auxiliaires ou réguliers, ces combattants ont été engagés au 19ème siècle dans toutes les campagnes militaires de la France, Algérie, Crimée, Italie, Indochine, Mexique,Tunisie et  Madagascar. 8.900 musulmans sont engagés en 1870.

            Parallèlement, et en partant de l'infanterie de marine, les généraux Faidherbe et Gallieni ont formé des bataillons de tirailleurs, qui, de 1852 à 1892, établissent l'ordre colonial en Afrique occidentale et équatoriale, au prix d'opérations qui eurent leurs heures de gloire mais aussi leur part d'ombre. Créée en 1900, l'armée coloniale (à ne pas confondre avec l'armée d'Afrique) constitue la Force noire sur laquelle le général Mangin fonde les plus grands espoirs.

 

La guerre de 1914-1918.

            En Algérie, 172.000 musulmans, dont 85.000 engagés volontaires, sont mobilisés en 1914, soit 3,6% de la population. A leurs côtés, 73.000 Français d’Afrique du Nord et 39.000 Tunisiens sont appelés, et  14.000 Marocains sont mobilisés, dont les trois quarts sont engagés sur les fronts de France ou d'Orient. Au Maroc, Moulay Youssef et les grands Caïds lèvent des auxilaires et des contingents dans les tribus, ce qui permet au général Lyautey d'envoyer 37 bataillons en métropole.

            Les soldats originaires d'Afrique du Nord se sont dans l'ensemble bien battus.  Décimés par le feu en 1914, les vieux tirailleurs furent d'abord remplacés par des recrues inexpérimentées, dont certaines paniquèrent et refusèrent d'obéir. Le commandement réagit parfois de manière expéditive par exemple en décimant une compagnie tunisienne en décembre 1914. A partir du printemps 1915, ces troupes misérables se transmutent en troupes d'assaut, aptes à manier des engins modernes et à prendre des initiatives.  Les tirailleurs marocains se distinguent en mai 1916 pour la reprise du fort de Douaumont. Sur le Front d'Orient en 1918, la 1ère Brigade de tirailleurs marocains, renforcée de deux escadrons de spahis, attaque de flanc l'Armée de von Kluck et fait prisonnier le maréchal von Mackensen, commandant en chef du Front sud-oriental (raid d’Uskub).

Dix bataillons coloniaux sont engagés sur le front français en 1914, ils sont 42 en 1918, plus 23 dans l'armée d'Orient

Les Français d’AFN ont de 12.000 à 20.000 tués, et les maghrébins 36.000 tués et disparus, dont 9.800 Tunisiens et 25.000 Algériens. Les prisonniers, regroupés à Zossen, résistent à la propagande allemande; 5 à 8% d'entre eux cependant s'engagent dans l'armée turque. Aucune mutinerie n'est imputable aux régiments de tirailleurs en 1917. Ils participent à toutes les opérations, et pour les décorations, les tirailleurs viennent juste après le RICM et le 2ème Etranger.  Les drapeaux de 4 RT sont décorés de la Légion d'Honneur, leurs pertes sont supérieures à celles des autres unités d'infanterie.

            Les maghrébins furent heureusement surpris de l'accueil réservé par les civils français, et en retirèrent l'image d'une France accueillante et solidaire dans le malheur. L'armée fut à son insu un melting pot entre Kabyles, Arabes, Noirs d'Afrique et Indochinois. L'institution militaire devient ainsi un modèle d'intégration et donc d'évolution future. S'ils se sont bien intégrés dans l'armée, ils ne furent cependant pas considérés comme l'égal des Français. Clemenceau accorde alors des avantages aux combattants, il supprime certains impôts et augmente le nombre des représentants musulmans. En 1927 le code de l'indigénat sera aboli.

            Les successeurs de cette armée servent ensuite dans les unités régulières de Tirailleurs, Spahis ou Chasseurs d'Afrique, en métropole et au Maghreb. En 1953, une trentaine de bataillons nord-africains combattent en Indochine.

 

Les mobilisations de 1939-45.

            Dès septembre 1939, l'Armée d'Afrique met sur pied 2 divisions marocaines et 12 Divisions d'infanterie d'Afrique sur son propre sol, plus 7 divisions d'infanterie nord-africaine en métropole, soit au total 73.000 Français et 176.000 musulmans. Sur les 400.000 hommes de l'armée de terre en AFN, 170.000 sont engagés en métropole ou au Levant. Les pertes sont de 5.400 tués maghrébins, et 2.700 Européens. C'est dire que les capacités de résistance de l'Afrique du Nord en juin 1940 étaient très amoindries, et que la poursuite de la lutte en AFN était une vue de l'esprit. Cette armée est pauvre en blindés, en avions, en armes anti-chars et anti-aériennes et son matériel est vétuste.

. En 1939, 10 divisions d'infanterie coloniale (DIC) sont sur pied, et en novembre 1943, 80.000 Africains sont engagés sur les théâtres d'opérations, au prix de 17.500 tués..

 

            Après la défaite de 1940, le général Weygand est nommé Délégué général et Commandant en chef en AFN. Il prépare clandestinement la revanche en exaltant le moral des troupes et en menant deux actions conjuguées :

- officiellement, négociation avec la Commission italienne d'armistice en vue d'accroitre les effectifs militaires (passant de 100.000 à 135.000)

- clandestinement, camouflage de matériels, de matériaux, de personnels spécialisés ou non (35.000 supplétifs et travailleurs), préparation clandestine de la mobilisation, entraves à la surveillance des Commissions de contrôle.

Il s'oppose enfin aux protocoles de Paris négociés par Darlan avec la Wehrmacht.

            Il est relevé en novembre 1941 à la demande des Allemands; le général Juin lui succède comme commandant en chef et poursuit son action de rénovation de l'armée d'Afrique; il remanie en particulier le plan de défense de la Tunisie. Surpris par le débarquement américain du 8 novembre 1942, il convainct l'amiral Darlan, qui se trouve par hasard en Algérie, d'ordonner un cessez-le-feu aux troupes du Maroc et d'Algérie. Il faut rappeler en effet qu'afin d'éviter l'occupation de la zone libre, les forces françaises d'AFN avaient pour mission de s'opposer à tout envahisseur. Seuls quelques conjurés avaient été prévenus (groupe des 5).

            Arrivé le 9 novembre, le général Giraud est nommé Commandant en chef, il prépare avec Juin l'intervention en Tunisie, où les Allemands sont en train de débarquer. 240.000 hommes sont mobilisés (16% des Français d'Algérie, 2% des musulmans). En même temps, il donne ses directives au général Frére pour créer l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) en métropole. Après avoir pris contact avec le général Barré (commandant des troupes de Tunisie) et avec le britannique Anderson à la frontière tunisienne, il conclut avec le général Marshall le plan d'Anfa, destiné au réarmement de 8 DI, 3 DB et 4 QG d'Armée et de Corps d'armée, et la livraison de 1.000 avions. La première tranche du réarmement arrive à Alger le 13 avril. Sans le soutien américain, et sans en référer au général de Gaulle, Giraud organise la libération de la Corse en septembre 1943, avant d'être éliminé, en novembre 1943, de la co-présidence du Comité français de Libération.

 

LA REVANCHE DE 1940

 

La campagne de Tunisie

            Jusqu'à la fin de 1942, ce sont les troupes françaises qui encaissent l'essentiel de l'effort germano-italien en Tunisie, le Vème Corps britannique ayant complètement échoué dans sa tentative en direction de Bizerte et de Tunis.

            En février 1943, le IIème Corps américain, jusque là maintenu à l'instruction face au Maroc espagnol, entre à son tour en lice, mais c'est pour subir de plein fouet l'offensive de Rommel, qui vient d'arriver de Libye avec son Africa-Korps. Le résultat est catastrophique pour les Américains, qui, en guise de baptème du feu, subissent une déroute du style mai-juin 1940. Là encore, la division de Constantine du général Welvert encaisse le choc et contribue à l'amortir. Mais à peine Rommel a-t-il effectué sa jonction avec les forces de von Arnim qui tiennent le nord de la Tunisie, qu'il se voit bousculé par Montgoméry et sa VIIIème Armée, et par les forces anglo-américaines du nord, qui sont montées en puissance et qui ont conquis la supériorité aérienne. Le général Alexander coiffe désormais les Ière et VIIIème Armée.

            Début mai, Alexander lance enfin son offensive générale en direction de Tunis. Les forces germano-italiennes capitulent au prix de 230.000 prisonniers.

            Après que la force L de Leclerc (2.500 hommes) eut débordé la ligne Mareth, le 19ème Corps français, porté à 80.000 hommes, participe à l'offensive générale. La victoire de Tunis est la grande revanche d'une armée battue, privée de tout, et pour finir tenue en suspicion. Ses pertes sont aussi lourdes que celles des Britanniques : 4.500 tués.

 

La campagne d'Italie.

            Deux divisions françaises, la 2ème DIM et la 3ème DIA, embarquent le 19 novembre 1943. La 2ème DIM est immédiatement engagée et s'empare du mont Pantano et de la Monna Casale. Le 3 janvier 1944, le général Juin engage la 3ème DIA, qui le 25 janvier entame la conquête du Belvédère, au cours d'une bataille acharnée jusqu'au 1er février (journal du général Gandoët). Mais cette victoire n'est pas exploitée par les Alliés.

            Le 11 février, la 4ème DMM arrive en Italie, ainsi que trois groupements de Tabors ; elle est dirigée vers la tête de pont du Garigliano. Elle est rejointe en avril par la 1ère DFL, renforcée d’une brigade de Djibouti et baptisée 1ère DMI. Le 4 avril, Juin soumet au général Clark un mémoire visant à déborder Cassino par le Monte Majo, en partant du Garigliano.

            L'offensive est conduite le 11 mai par la 2ème DIM et la 3ème DIA, qui s'emparent du Monte Majo et de Castelforte. Puis le Corps de montagne (4ème DMM et tabors) fonce à travers les monts Aurunci jusqu'au Petrella. Esperia est atteint le 17 mai. La 3ème DIA repousse une violente contre-attaque et s'empare de Pico le 22 mai. La route de Rome est ouverte. Les Allemands abandonnent Cassino. Le 5 juin le général Juin monte au Capitole aux côtés de Clark.

            Après la prise de Rome, le CEF dépasse le IIème Corps US et s'empare de Sienne et de San Geminiano le 3 juillet, avant d'être regroupé à Naples, le 23 juillet, pour le débarquement de Provence. Le 17 juin 1944, l'armée de Lattre s'est emparée de l'Ile d'Elbe.

             

De la Provence à l'Alsace

            L'opération Anvil, rebaptisée Dragoon, met en action 2.000 navires; dont 400 bateaux de guerre, organisés en 6 courants maritimes, 1.900 avions, le corps d'armée américain de Truscott, la 1ère division aéroportée anglo-américaine, et l'armée B du général de Lattre.

            Ayant réussi à s'évader de la prison de Riom, de Lattre arrive à Alger le 20 décembre 1943. Il est aussitôt nommé au commandement de l'Armée B, qui comprend toutes les unités stationnées en AFN : 1ère et 5ème DB, 9ème DIC. A partir de juillet, elle est renforcé par les 4 divisions du CEF d'Italie : 1ère DFL, 2ème DIM, 3ème DIA et 4ème DMM.

            Le 14 juillet, de Lattre installe son PC à Naples et prépare le débarquement. Aux ordres de la 7ème Armée US de Patch, l'armée B débarque en deuxième échelon, mais de Lattre lance aussitôt ses divisions vers Toulon et Marseille, qui sont libérés, après de durs combats, 20 jours avant la date prévue par les plans américains.

            Tout en exécutant le plan US de libération du Languedoc, de Lattre décide de faire traverser le Rhône au IIème Corps d'armée confié plus tard à Montsabert, et de le faire progresser rapidement par la rive ouest, afin de ne pas perdre de temps par rapport aux Américains qui progressent par la route Napoléon. Le IIème Corps participe le 2 septembre à la libération de Lyon, Le 12 septembre, après les durs combats d'Autun, la jonction est faite avec les forces alliées venant de Normandie, et notamment la 2ème DB. Le 1er Corps de Bethouart progresse par Briançon et longe la frontière suisse.

            Le 19 septembre, l'armée B devient la 1ère Armée française. Elle est coiffée par le 7ème groupe d'armées commandé par le général Devers. Mais faute de ravitaillement en carburant, elle est stoppée le 30 septembre sur une ligne Moselotte-le Thillot- Ronchamp.

            Pendant 2 mois, le 2ème Corps de Montsabert est fortement ralenti dans les Vosges, ce n'est que le 11 novembre que de Lattre lance le 1er Corps de Béthouart (5ème DB et 2ème DIM) qui prennent Héricourt et Montbéliard et sont les premiers à atteindre le Rhin à Rosenau ( le 19  novembre, quatre jours avant Leclerc à Strasbourg). Belfort est libéré le 28 novembre, mais la poche de Colmar, contrôlée par Himmler, résiste. Les noirs et les maghrébins, souffrant du froid et fatigués par des opérations incessantes, sont peu à peu relevés par des FFI (amalgame de 117.000 résistants et engagés volontaires). L'absence de mobilisation en métropole provoque un certain malaise parmi les soldats de la 1ère Armée.

            Le 16 décembre, devant la menace allemande des Ardennes, Eisenhower ordonne d'évacuer la plaine d'Alsace. Le général de Gaulle, soutenu par Churchill, conteste cet ordre, et charge la 1ère Armée de défendre Strasbourg. La bataille durera jusqu'au 18 janvier, date à laquelle la 1ère Armée est renforcée par le 21ème Corps US et la 12ème DB US. Le 20 janvier s'engage la bataille pour la libération de Colmar, qui aboutit le 2 février à la prise de la ville par les troupes franco-américaines, et le 7 février, à la libération totale de l'Alsace.

 

La 2ème Divison blindée

            Mieux connue du public que la 1ère Armée, la 2ème DB est créée le 26 août 1943, après fusion des forces combattantes. Mise sur pied dans la forêt de Tamara à partir de 3 unités FFL, elle est recomplètée aux deux tiers à partir des dépôts de l'armée d'Afrique. Une fois complètée et instruite, la 2ème DB est transférée en Grande-Bretagne. Elle débarque le 30 juillet à Utah Beach au sein de la 3ème Armée de Patton. Elle libère Paris, soutient un dur combat à Dompaire, s'empare de Strasbourg et participe à la libération de l'Alsace (pendant 4 semaines), avant d'être engagée à Royan, puis de s'élancer vers Berchtersgaden où elle pénètre en même temps que les Américains. Ses pertes s'élèvent à 4.987 tués, blessés et disparus.

            Malgré l'apport important en effectifs de l'armée d'Afrique, les relations des FFL ne seront pas toujours coopératives (défilé de Tunis avec les Britanniques, débauchage de combattants, refus de servir aux ordres de de Lattre, 2ème DB engagée à Royan et 1ère DFL (2ème DMI) dans les Alpes du sud).

 

Rhin et Danube

            S'engageant au nord de Strasbourg, le 2ème Corps franchit la Moder et la Lauter avant de percer la ligne Siegfried et d'atteindre Spire.

            Le 29 mars, le général Devers prescrit à la 1ère Armée de franchir le Rhin. Après des franchissements audacieux à Spire et Gemerscheim, en l'absence de moyens lourds du Génie, la tête de pont française atteint Karlsruhe. De Lattre évite d'attaquer Stuttgart de front, et déborde par la Forêt Noire et le Jura souabe. Freudenstadt est atteint le 17 avril, Tubingen et Reutlingen le 22 avril, Stuttgart le 21 et Ulm le 22. La prise de Kehl par la 9ème DIC permet d'engager le 1er Corps de Béthouart vers le sud. Le 18ème corps d'armée SS, encerclé dans la Forêt noire, tente de faire une percée le 25 avril, il est en grande partie capturé. Le 6 mai la 2ème DIM et la 1ère DB font leur jonction à Saint Anton. Les pertes de la 1ère Armée sont de 14.000 tués depuis le 15 août 1944. Elle a fait 28.000 prisonniers à Stuttgart, 18.000 à Ulm et 15.000 en Forêt noire.

            Les 19ème et 24 ème armées allemandes capitulent à Garmish et à Inssbruck. Le maréchal Kesselring, commandant le Front ouest, signe à Harr. La capitulation de l'Allemagne est signée le 7 mai à Reims, en présence du général Sevez, et le 8 mai à Berlin, où le général de Lattre figure parmi les quatre vainqueurs.


MOBILISATIONS CUMULÉES, comparées à la population

 

 

GUERRES

ALGERIENS/

MAGHRÉBINS

Coloniaux

 d’AFRIQUE

FRANÇAIS

d’AFN

FRANÇAIS MÉTROPOLITAINS

1870-71

   8.900 = 0,4%

  /

  26.100 = 17%

1,3 million  =  3,4%

1914-18

176.000 = 3,6% /

218.000

189.000 = 1,6%

  73.000 = 13%

7,8 million  = 20%

1939-40

123.000 = 2% /

180.000

132.000 = 0,7%

  93.000 = 11%

4,7 millions = 11%

1943-45

134.000 = 2% /

233.000

100.000 = 0,5%

170.000 = 16%

   700.000    =    1,7%

1945-54 Indochine

15.000 = 0,2% / 

37.000

 8.000 = 0,04%

           ?

     50.000    =    1%

1954-62 Algérie

 410.000 = 4,8%

15.000 = 0,07%

            ?

1,4232million= 2,8%

 

 

PERTES COMPARÉES (tués au combat ) par rapport aux effectifs cumulés

 

GUERRES ET CAMPAGNES

ALGERIENS /

MAGHRÉBINS

Coloniaux d’AFRIQUE

FRANÇAIS

d’AFN

FRANÇAIS MÉTROPOLITAINS

Algérie,Crimée,Italie,

Indochine, Mexique, Madagascar

 

1870-71

 

1914-18

 

 

Maroc 1907-1935

 

1939-40

 

 

Levant 1919-1941

 

1943-45

 

 

Indochine 1945-54

 

 

Algérie 1954-62

 

 

3.125

de 1842 à 1898

 

 

5.000 ?

 

26.150 = 15% /

35.900 = 16%

 

1.500 / 2.520

 

2.600 = 2,1%/

5.400 = 3%

 

2.100 / 3.750

 

10.000 = 6% /

18.300

 

3 à 4.000 = 20% /

7 à 8.000 = 20%

 

4.600 = 1,1%

plus 60 à 80.000 massacrés en 1962

= 16%/

 

?

 

 

?

 

30 à 35.000 = 1,5%

 

 

              ?

 

17.500 = 13%

 

 

?

 

 4.000 ? = 5%

 

 

1.500 ? = 18%

 

 

480 = 3%

 

 

?

 

 

?

 

12.000 à 22.000   = 16 %

 

?

 

2.700 = 3%

 

?

 

 

12.000 = 10%

 

 

?

 

 

2.788 civils tués &

2.075 disparus

 

 

 

 

 

?

 

 

400.000 = 30%

 

1,3 million= 16%

 

 

?

 

115.000 = 2,4%

 

 

?

 

40.000 = 6%

 

 

12.000 = 24%

 

 

9.000 = 0,7%

+ disparus non évalués

 

                Les estimations des effectifs sont souvent contradictoires, par le fait que les troupes de souveraineté ne sont pas toujours distinguées des forces engagées sur un théâtre extérieur. Quant aux chiffres des pertes, ils additionnent souvent les tués au combat, les disparus, les morts de maladie et par accident, et les blessés non récupérables. Les chiffres des tableaux joints sont donc des approximations qui peuvent être contestées.

 

                La légende de la chair à canon des combattants musulmans n'est pas confirmée par les statistiques. Les taux de pertes des Européens sont aussi lourds, sauf pour la campagne de 1940 où les Allemands ont fait preuve de racisme envers les Noirs.

 

EFFECTIF DES ARMEES EN 1942-45

 

            Les différentes sources indiquent des données parfois contradictoires., qui ne permettent pas une évaluation précise. En voici quelques éléments partiels :

 

Effectifs de fin 1942 (Indochine non comprise) :

 

Armée d'Afrique dont 15.000 rapatriés du Levant

Effectifs camouflés

Européens mobilisés

Maghrébins mobilisés

Volontaires féminins

Troupes coloniales de l'Empire

Evadés de France

FFL

150.000

    7.500

176.500

233.000

  10.000

  77.000

  10.000

  15.000

Total

746.500

 

Forces de souveraineté (fin 1943)

 

 

Européens

 Indigènes

Total

AFN et Corse

Reste Empire

Indochine

TOTAL

45.000

21.000

19.500

70.000

94.000

54.500

115.000

115.000

  74.000

304.000

 

Forces engagées

            En Tunisie : 60 à  80.000 de novembre 1942 à mai 1943

            En Italie     : 98 à 112.000 de novembre 1943 à juillet 1944

            En France (plan d'Anfa : 5DI, 3DB)  : 250.000 d'août 1944 à juin 1945

            F.F.I. : - 100.000 en juin 44 -  200.000 en juillet - 340 à 400.000 en octobre 1944

            Armée de l'Air : 140.000

            Marine : 50 à 68.000

            Gendarmerie : 50.000

 

Unités nouvelles constituées en 1945

            207 bataillons FFI = 157.000 h.

            137.000 engagés 1ère Armée

            40 régiments territoriaux = 100.000 h.

            6 groupements de pionniers sur 34 = 7.500

            Unités de transport et de sécurité = 10.000

            5 à 8 divisions FFI à 18.000 h = 90.000 à 144.000 ? engagées en partie :

                        -3 divisions pour le Front de l'Atlantique = 50 à 75.000 ?

                        -1 division pour le Front des Alpes = ?

            Divisions pour l'Extrême -Orient : = 37.000

 

Effectif total au 8 mai  1945 = 1.300.000 armée de terre - 1.700.000 interarmées

            Ce total paraît difficile à justifier.

 

 

Sources

 

Les sources utilisées pour les évaluations d’effectifs et de pertes sont les suivantes :

- SHAT / documentation pour le 19ème siècle et les campagnes d’outremer,

- SHAT (archives) : 7T 134-137, 7T 250, 1H 1375_1376 pour les effectifs de 1954 à 1962 et

les pertes de 1940 et 1945,

`-                              7T 204, 1H 1402/1, 1H 2708/5 pour les pertes en Algérie.

ainsi que les ouvrages suivants :

- AGERON CR. Histoire de la France coloniale .  A.Colin. 1990 pour 1939-40 et 1943-44.

- AZAN Paul. Conquête et pacification de l'Algérie. Paris 1931.

- BECKER J.J. La première guerre mondiale. Ed. MA. 1985.

- BOISFLEURY Bernard de,  L’Armée en résistance, 1940-1944, Esprit du Livre, 2005.

 - CARLIER C. et PEDRONCINI G. Les troupes coloniales dans la grande guerre. Economica 1997.

- CLAYTON Antony. France, soldiers and Africa. Brassey's. 1987.

- Colloque SHAT. Les armées françaises pendant la seconde guerre mondiale. 1985.

- CORVISIER André. Histoire militaire de la France. Tomed 4. PUF 1994.

- DELMAS général. Naissance des Corps indigènes en Afrique,  in L'Épaulette 7/92, p.31.

- Dictionnaire de la seconde guerre mondiale. Larousse. 1979.

- DOUCERET B. Paul Gandoët, général. Lavauzelle. 1987.

- FAIVRE Maurice. Les combattants musulmans de la guerre d'Algérie. L'Harmattan. 1996.

 - FRÉMEAUX Jacques. L'Afrique à l'ombre  des épées. SHAT. 1995.

            La France et l'Islam. PUF. 1991.

.Participation des contingents d'outre-mer aux opérations alliées. Colloque SHAT mai 1985.

- GORCE  P.M. de la. L’Empire écartelé, Denoël, 1988

- GROUSSET R. L'épopée des croisades. Plon. 1939.

- HURE général. L'Armée d'Afrique. Lavauzelle. 1977.

- KASPI  André. Musulmans et Pieds-Noirs sous les drapeaux , L’Histoire n° 140, 1/1991

- LEVISSE-TOUZE Christine. L'Afrique du Nord dans la guerre. A.Michel. 1998.

- MASSON Philippe. Histoire de l'armée française de 1914 à nos jours. Perrin 1999.

- MICHELET Louis Christian. Contribution militaire à l'effort de guerre allié. 1941-1945.       Guerres mondiales et conflits contemporains, 1995.

 La revanche de l’armée d’Afrique, G.de Bouillon, 1998

- MEYNIER Gilbert.L'Algérie révélée. Genève 1981, pour 1914-18.

- RECHAM Belkacem.Les musulmans algériens dans l'armée française . 1919-1939. Economica.

- SPILLMANN, général. De l'Empire à l'hexagone. Perrin 1981.

            Souvenirs d’un colonialiste, Presse de la Cité, 1968.

- VALETTE Jacques. La France et l'Afrique. l'AFN. 1914-1962. Sedes. 1994.

- VERNET Jacques. Le réarmement et la réorganisation de l'armée de terre. 1943-1962. SHAT. 1980.

- YACONO Xavier. Histoire de l'Algérie. L'Atlanthrope 1994. 

 

Le discours en question:

ALLOCUTION DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

64ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945

La Nartelle (Var) – Vendredi 8 mai 2009

Monsieur le Premier Ministre

Monsieur le Président du Sénat,

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Messieurs les Ministres,

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Monsieur le Président du Conseil Régional,

Monsieur le Président du Conseil Général,

Monsieur le Maire de Sainte-Maxime,

Mesdames et Messieurs les élus,

Nous voici donc réunis en ce 8 mai pour commémorer la fin de la 2è Guerre Mondiale.

C’est l’occasion pour chacun d’entre nous de nous souvenir une fois encore de ce qu’après tant de sang,

tant de larmes, tant de douleurs, la paix nous a apporté.

Pendant des siècles, le destin de l’Europe a été scellé par l’esprit de revanche. Pendant des siècles, chaque

guerre préparait la suivante, le meurtre appelait le meurtre et la souffrance réclamait la vengeance.

Le 8 mai nous ne célébrons pas seulement la libération de notre patrie, nous ne célébrons pas seulement la

victoire sur le nazisme. Le 8 mai nous célébrons aussi une victoire sur nous-mêmes.

Ne rien oublier, mais ne plus haïr : voilà comment ceux qui furent grands dans la guerre furent plus grands

encore dans la Paix.

On ne prend la mesure de cette grandeur, qu’en n’oubliant pas nous-mêmes ce qu’ils ont enduré et ce

qu’ils ont accompli en se battant au péril de leur vie.

Nous devons haïr la guerre avec son cortège d’horreurs et de souffrances. Nous devons haïr la guerre qui

est absurde.

Mais nous devons rendre hommage à ceux auxquels l’engrenage fatal d’une folie meurtrière ne laissa pas

d’autre choix que de prendre les armes pour défendre les plus belles valeurs humaines.

Ils avaient le sens de l’honneur.

Ils étaient dignes.

Ils étaient courageux.

Ils étaient généreux.

Ils étaient fraternels.

Ceux de nos compatriotes qui ont fait leur devoir.

Soldats de la France Libre et de l’armée de l’ombre, résistants des maquis, ce furent des héros.

Si j’ai souhaité que cette année la commémoration du 8 mai ait lieu ici, à Sainte-Maxime, c’est pour

rendre un hommage particulier à ces héros qui débarquèrent sur les plages, vos plages, ces plages le 15

août 1944.

Ce jour là, à 3h30 du matin les bombardements commencent.

A 4h30 les parachutistes sautent sur Le Muy et l’occupent.

A 5h30 les quatre cents canons de 250 navires de guerre ouvrent le feu sur les positions allemandes.

60 000 hommes s’apprêtent à se ruer entre le Cap Nègre et Saint-Raphaël.

Les troupes de débarquement sont américaines et sont françaises. Et parmi elles, je veux leur rendre un

hommage particulier, il y a les Spahis, il y a les Tabors marocains, il y a les tirailleurs sénégalais.

La Résistance les attend. Depuis des semaines elle prépare le jour J avec l’Etat-major allié. Son aide va

être décisive.

L’avance est rapide.

Le 17 août, les alliés ont déjà installé une tête de pont de 70 km de long sur 20 de profondeur.

Le 28, c’est Marseille et Toulon qui se trouvent libérés.

250 000 soldats français sont engagés dans ces opérations. Ils formeront avec le renfort de 114 000 FFI, la

1ère Armée française qui, avec de Lattre, libérera l’Alsace et bousculera l’armée allemande jusqu’au

Danube.

A ces soldats qui se sont si bien battus le Général de Tassigny, commandant en chef de la 1ère Armée

française dira au jour de la Victoire : « vous avez fait votre devoir et parfois plus que votre devoir ».

Le débarquement de Provence ne décide pas de l’issue de la guerre, mais il joue un rôle absolument

décisif dans la participation de la France à la victoire finale.

Depuis Bir Hakheim et Koufra jusqu’au Mont Cassin, une poignée de combattants dont les rangs n’ont

cessé de grossir pour devenir une armée se sont couverts de gloire sur tous les champs de bataille.

Mais c’est ici, sur les plages de Provence que commence véritablement la reconquête de la France par

elle-même. En Normandie mais ce sont les Alliés qui constituent la force principale. En Provence ce sont

les troupes françaises qui fournissent l’essentiel de l’effort. Beaucoup d’entre elles se sont battues en

Italie. Elles ont reçu les renforts de la division d’infanterie coloniale et de deux divisions blindées.

Les troupes coloniales montrent un courage admirable. Tout le temps qu’ils participeront à l’épopée de la

1ère Armée, ils se battront pour la France comme s’ils se battaient pour leur mère-patrie. Ils ne seront

économes ni de leur peine, ni de leur sang. La France n’oubliera jamais leur sacrifice.

Elle n’oubliera jamais, la France, les soldats américains tombés à leurs côtés sur ces plages. Et nous

célébrerons le 6 juin leur souvenir avec la visite du Président Obama en France.

La France n’oubliera jamais les soldats alliés couchés sur la terre de Normandie.

La France n’oubliera jamais ses enfants morts pour racheter le déshonneur de la défaite, pour racheter la

honte de la collaboration et pour racheter l’humiliation de la servitude. Ils se battaient pour qu’à leur tour

leurs enfants, nous-mêmes, n’aient pas à rougir de ce qu’auraient accompli leurs pères. Ils se battaient

pour leur transmettre cette fierté d’être Français que pendant quatre ans la France à leurs yeux avait

perdue.

Pour eux, ces combattants, la vraie France, ne pouvait être ailleurs que dans le coeur de ceux qui avaient

choisi de se battre pour elle parce que l’idée de l’abaissement de la France leur était absolument

insupportable.

En débarquant sur ces plages sous le feu meurtrier de l’ennemi, en incorporant dans leur rang, au fur et à

mesure de leur progression, les Forces Françaises de l’Intérieur, en rétablissant partout l’autorité de l’Etat

et la souveraineté de la Nation, nos compatriotes étaient davantage que des soldats victorieux : ils étaient

la France, la France qui rentrait chez-elle, la France qui retrouvait son honneur et la France qui retrouvait

son unité.

Avec le premier soldat français qui met le pied sur le sol provençal, avec le premier char de Leclerc qui

rentre dans Paris, avec le premier résistant qui vient se battre au grand jour au côté des Français libres, la

France redevient la France.

Mes chers compatriotes,

Nous devons apprendre à nos enfants à ne pas être prisonniers du passé. Mais nous devons aussi apprendre

à nos enfants à être fiers de leur pays, à être fiers de la France, de ce que les générations qui les ont

précédés ont accompli de grand, ont accompli de noble, ont accompli de beau.

Nous devons leur montrer l’exemple de ces jeunes français qui se sont sacrifiés à une cause qui leur

semblait plus grande que leur propre vie. Et c’est grâce à tous ces martyrs qu’aujourd’hui nous sommes un

peuple libre. Nous ne pouvons pas oublier ce sacrifice et ce que nous leur devons.

Je veux rendre hommage aux vétérans de cette guerre atroce qui à un moment tragique de notre histoire

ont eu la force et ont eu le courage de dire « non ».

Je veux leur dire que ce qu’ils ont fait ne doit pas seulement relever de l’histoire. Ce qu’ils ont fait doit

continuer de faire partie de la mémoire vivante de notre pays.

La France Libre, la Résistance, c’est une partie de notre identité nationale. C’est l’expression la plus haute

et la plus compréhensible de nos valeurs.

Ne plus haïr, mais ne rien oublier…

Pour, demain, « ne pas subir ».

Vive la République,

Vive la France.


Une réaction de "désamour" parmi d'autres valant d'y réfléchir car éclairant un contentieux perdurant, et pas seulement du côté des ex-colonisés (revendications légitimes dont la presse, en son temps, se fit écho, en 2004 notamment ainsi que suite au film "Indigènes"):


Monsieur le Président,

 

Une fois de plus, les Français de Tunisie, du Maroc et, surtout, d’Algérie, se voient voler la reconnaissance de leurs sacrifices.

En effet, à aucun moment, dans votre discours de la Nartelle, vous n’avez mentionné la participation des Pieds-Noirs au débarquement de Provence et à la libération du pays.

Et pourtant, nous osons espérer que vous n’ignorez pas le sacrifice considérable consenti par les départements français d’Algérie : 16% de la population européenne. Jamais auparavant un sacrifice d’une telle ampleur n’avait été demandé par la France à ses citoyens.

Nos pères se sont battus en Provence, à Cassino, sous la conduite du général Juin, futur maréchal de France, jusqu’en Allemagne. Et ils attendent toujours un simple mot de la patrie reconnaissante.

 

La France aurait-elle mauvaise conscience au point de préférer oublier ses enfants auxquels elle doit une partie de sa victoire (et non pas de l’Armistice comme indiqué sur votre site) et qu’elle a lâchement abandonnés en 1962 après leur avoir promis de les protéger ?

 

Vous avez parlé de la « vraie France », celle des résistants. Faisions-nous partie de la « fausse France », avec Alger, capitale de la France en guerre ?

Vous avez également dit que « les troupes coloniales » s’étaient battues « comme si » elles se battaient pour la mère patrie. Il s’agit d’une insulte grave à l’égard de nos pères qui chantaient « C’est nous les Africains qui revenons de loin… pour sauver la Patrie ». Beaucoup d’entre eux sont morts pour cette mère patrie, sans même pouvoir reposer dans leur terre natale.

 

Nous sommes las, après plus de 40 ans, d’avoir à subir ces insultes et ce négationnisme par omission. Nous n’avons plus qu’une seule arme à notre disposition, le bulletin de vote ; nous saurons nous en servir à bon escient.

Veuillez croire à nos sentiments de tristesse et de colère.

 

Centre d’études pieds-noirs.

 

 


 

 

Wagner le 10.07.09 à 13:20 dans q/ Et pendant ce temps là en France. - Lu 1660 fois - Version imprimable
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