L’Algérie a toujours cherché à cultiver l’image du meilleur classement.
Ainsi, après avoir joué avec brio le rôle du borgne au pays des aveugles, et s’être offert les meilleures infrastructures..d’Afrique, en ces années Boumediene, et même la presse la plus libre… du monde arabe après la « démocratisation » du régime, voilà qu’elle se met, aujourd’hui, à mériter les premières places, reconnues ou non, dans de tout autres domaines.
Ainsi, l’Algérie caracole dans le peloton de tête des pays qui se distinguent par leur rang en matière d’accidents de la route, de la plus grande corruption, des atteintes aux libertés publiques et de la presse, du plus long état de siège, du plus grand nombre de torturés, de disparus, d’exécutions sommaires, des plus grands taux de chômage, de harragas, de fermetures d’usines, et autres pôles d’ »excellences », comme celui du Parlement le moins représentatif du monde, entre bien d’autres.
Mais le record algérien le plus impressionnant, et dont le régime se passerait bien, est celui de premier pays au monde, en matière de binationaux, de loin devant Israël, que tout le monde pensait être en tête.
Il semble, en effet, que l’Algérie, très ombrageuse pourtant pour tout ce qui est de ce genre de considérations, est le pays au monde, qui a le plus grand nombre de citoyens qui possèdent une deuxième nationalité. Il n’existe pas de chiffre officiel, et l’État algérien se garde bien de publier ceux dont il dispose en la matière, pour des raisons évidentes, mais il semble que, selon certains cadrages, celui-ci avoisinerait les 5 millions (tous âges confondus)dont plus de 90% vivraient en France.
Le plus curieux est que ces binationaux ne sont pas tous issus de l’immigration vivrière. Bon nombre d’entre ceux-ci, en effet, provient de milieux aisés, et plus particulièrement des milieux dirigeants.
Ainsi, il y aurait des binationaux, notamment français, et même américains, parmi les proches parents de trois présidents de la République algérienne, des chefs de l’armée et des services secrets algériens, des ministres, des diplomates, des patrons de presse, du plus grand syndicat et des plus grosses fortunes du pays.
Plus curieux encore, des Ministres de souveraineté, parmi les plus proches du Président de la République, ainsi que toutes leurs petites familles, ont une autre nationalité.
Ceux-ci ne s’en cachent plus, et poussent même la banalité jusqu’à installer leurs familles dans leur « deuxième » pays, qui est en réalité leur premier pays, puisqu’ils y placent les fortunes qu’ils ont amassées en Algérie, qu’ils y ont leurs résidences principales, et que leurs petits enfants, et même leur enfants, ne parlent plus la langue de leurs compatriotes qui sont restés exclusivement algériens.
Ce phénomène d’acquisition d’une autre nationalité, très mal vu il y a quelques années, et dont on se cachait honteusement, parce que cela était perçu presque comme une trahison, par rapport à la nationalité de l’ancienne puissance coloniale que les Algériens avaient refusé massivement d’adopter, est devenu aujourd’hui le nec plus ultra de la réussite sociale. Même les islamistes, qui évoquaient il n’y a pas longtemps, l’obligation canonique de ne pas vivre dans un pays dirigé par des « mécréants » se ruent, pour nombreux d’entre eux, dans cette opportunité du jour.
Comment expliquer ce phénomène ?
Laissons les Algériens eux-même répondre à cette question !
D.Benchenouf