Proposer une devise
"Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit." Albert Camus// "La vérité jaillira de l'apparente injustice." Albert Camus - la peste// "J'appelle à des Andalousies toujours recommencées, dont nous portons en nous à la fois les décombres amoncelés et l'intarissable espérance." Jacques Berque// « Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère. Terme faux, venimeux même qui vient du mot 'barbare'. Pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom? ne pas parler du 'Tamazirt', la langue, et d''Amazir', ce mot qui représente à la fois le lopin de terre, le pays et l'homme libre ? » Kateb Yacine// "le français est notre butin de guerre" Kateb Yacine.// "Primum non nocere" (d'abord ne pas nuire) Serment d'Hippocrate// " Rerum cognoscere causas" (heureux celui qui peut pénétrer le fond des choses) Virgile.// "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde" Albert Camus.Sommaire
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D'Algérie-Djezaïr
Le MOUVEMENT D’Algérie-Djezaïr vient d’être officialisé par plus d’une centaine de membres fondateurs résidant dans le monde entier, ce 22 juin 2008 à Saint Denis (Paris - France). Il est ouvert à toutes celles et ceux qui voudront le rejoindre, natifs d'Algérie, et leurs descendants.ORGANISATION
Elle est démocratique, c'est-à-dire horizontale, sans centralisme, et sans direction. Les décisions essentielles doivent être conformes à l’esprit du Texte Fondateur. Elles sont prises après larges consultations, où tous les membres donnent leurs opinions. Les règles internes sont arrêtées par les "adhérents". Pas de cotisations. Les groupes et le Mouvement trouvent les moyens de faire aboutir leurs actions.Samedi 13 Septembre 2014
Camus à Montréal. Jean-Marie Papapietro.
Novembre 2014, Théâtre Denise-Pelletier
Des comédiens et un metteur en scène répètent une pièce. Elle n’est pas de Camus. C’est plutôt Camus mis en pièce(s) ; car Camus est au cœur du propos ; car les acteurs verseront tout au long de la pièce, des pièces à conviction au dossier Camus ; car le public devra se faire une opinion sur la position controversée de Camus par rapport à la guerre d’Algérie, celle d’un enfant pauvre d’Alger, petit Français d’Algérie devenu écrivain majeur et penseur incontournable du XXe siècle, pour qui la liberté est une valeur fondatrice.
Au début de la guerre d’Algérie, Camus rêvait d’une colonie réformée, d’une Algérie réconciliée qui rende justice à tous ses habitants. Utopie ? Position réactionnaire ? Solution pacifiste ?
La polémique est lancée.
Nous savons que nos destins sont à ce point liés que toute action de l’un entraine la riposte de l’autre, le crime entrainant le crime, la folie répondant à la démence et qu’enfin, et surtout, l’abstention de l’un provoque la stérilité de l’autre. Si vous autres, démocrates arabes, faillissez à votre tâche d’apaisement, notre action à nous, Français libéraux, sera d’avance vouée à l’échec. Et si nous faiblissons devant notre devoir, vos pauvres paroles seront emportées dans le vent et les flammes d’une guerre impitoyable.
(Communauté algérienne, no1, octobre 1955)
Entrevue avec Jean-Marie Papapietro
D’où est venu le désir d’écrire et de monter cette pièce autour de Camus et de l’Algérie ?
Mon rapport à Camus remonte à très loin, à mon adolescence. Je l’ai connu indirectement, dirait-on, par mon père qui était dans la même classe que lui, au lycée d’Alger. Et moi-même, j’ai été dans la khâgne du même lycée ; on a même eu quelques professeurs en commun, mais avec beaucoup d’années d’écart, cependant.
Et puis, j’ai un souvenir de Camus sur le quai du port d’Alger, avec sa gabardine, qui attendait le bateau pour retourner en France. Il faisait souvent des allers-retours entre la France et l’Algérie, car il avait sa famille encore à Alger. Je ne situe pas exactement l’année, mais c’était pendant la guerre d’Algérie, à une époque de grandes tensions. Sur le quai, Camus avait l’air soucieux, préoccupé. Et on sait qu’en 1956, il est venu à Alger pour lancer son « Appel pour une trêve civile » et en est reparti très déçu, démoralisé, avec le sentiment d’avoir été utilisé, on dirait aujourd’hui instrumentalisé. Je n’ai évidemment pas osé lui parler, car j’étais trop intimidé.
Ainsi, vous aussi avez connu une enfance algérienne.
Né à Alger, j’ai passé là-bas toute mon adolescence. Je suis rentré en France avant la fin de la guerre d’Algérie, en 1959 — à l’époque on ne disait pas la France, mais la métropole. Mes grands-parents paternels ont décidé de rester en Algérie indépendante, mais ils ont dû fuir, en 1965, car la vie devenait intenable pour eux. Je n’ai pas vécu l’exode des pieds-noirs [les Français d’Algérie] de 1962. Et je n’en ai pas saisi l’ampleur ni la signification tout de suite, car il y avait alors, en France, une censure très forte sur ces questions : on n’était pas vraiment au courant de tout ce qui se passait.
Aborder Camus sous l’angle de son rapport à l’Algérie constitue donc un projet engageant.
Il me tient à cœur depuis longtemps, en effet. Au moment où l’on a voulu faire entrer Camus au Panthéon , une idée de Sarkozy, j’ai écrit un texte dans la revue de la Société des Études Camusiennes pour dire qu’il était scandaleux de vouloir récupérer Camus et qu’il fallait le laisser dans son cimetière de Lourmarin, en Provence, à l’abri de toute instrumentalisation politique. J’ai repensé, alors, à ce que j’avais perçu de Camus quand je vivais là-bas, à sa marginalisation durant les dernières années de la guerre d’Algérie. Et peu après, en lisant ses carnets et Le Premier homme, j’ai compris sa douleur : l’Algérie le rendait malade.
Quelle est cette énigme Camus à laquelle réfère votre pièce ?
L’énigme Camus est celle-ci : pourquoi cet homme qui s’est toujours réclamé de la gauche — « malgré elle et malgré moi », disait-il — n’a-t-il pas soutenu l’indépendance de l’Algérie, en rupture notamment avec Les Temps modernes et Sartre, qui soutenaient la révolution algérienne, et contrairement à ses amis, Jean Daniel ou Jules Roy ?
Camus pensait dangereux de laisser au seul FLN la direction de l’Algérie, jugeant que c’était un parti totalitaire qui allait écraser toutes les différences, détruire l’Algérie plurielle qu’il avait connue avec des Kabyles, des Arabes, des Juifs, des Français, des Italiens, des Espagnols. Tout ce monde qui faisait l’Algérie d’avant 1962 a effectivement disparu avec le parti unique, la religion unique et même la langue unique imposés par le FLN. Les Kabyles ont dû se battre pour qu’on reconnaisse leur langue, qui n’est pas l’arabe.
Pourtant, Camus était très sensible à l’injustice faite aux Arabes ou aux Kabyles par le système colonial français…
Tout à fait. Mais Camus a toujours été un réformiste, non un révolutionnaire. Il considérait qu’un régime pouvait être réformé, et qu’il ne fallait pas tout rompre. Il pensait qu’en Algérie, les choses pouvaient évoluer, que la France pouvait et devait faire des réformes. Camus a été victime de ce qu’on appelle le sens de l’histoire : dans la tête de la plupart des gens, le combat du FLN était le combat juste, le soutenir était juste et la position opposée était injuste. L’histoire a été simplifiée.
À un moment de notre spectacle, on aborde une nouvelle de Camus qui s’appelle L’hôte et qui parle d’un maitre d’école — sans doute le double de Camus — qui doit livrer à la police un prisonnier arabe qu’on lui a demandé d’héberger jusqu’au lendemain. L’instituteur accepte de l’héberger, mais le lendemain il le conduit à un carrefour, lui laissant la possibilité de se rendre à la police ou de choisir la liberté. Le prisonnier choisit le chemin de la prison. De retour dans sa classe, le maître découvre au tableau noir ces mots : « Tu as livré un des nôtres. Tu paieras. ». On est en pleine ambigüité.
Ce rêve de Camus d’un régime réformé, d’une Algérie réconciliée « qui rende justice en même temps aux deux communautés d’Algérie » (Chroniques algériennes), n’est-ce pas une utopie ?
J’étais à Alger au moment du passage du général De Gaulle, en 1958, quand des femmes musulmanes ont manifesté en enlevant et brulant leurs voiles. Ce sont des signes qu’une évolution était possible, que les choses auraient pu être autrement. D’ailleurs, le départ des pieds-noirs a été une catastrophe sur le plan de l’économie et des infrastructures, laissant l’Algérie dans un état lamentable, ce que les dirigeants algériens ont rapidement constaté.
En fait, ce qui a rendu les choses pratiquement irréalisables, c’est le déséquilibre démographique et religieux : neuf millions de musulmans et un peu plus d’un million de non-musulmans, juifs ou chrétiens… Or, pour les nationalistes algériens, la religion était ce qui distinguait absolument les Algériens des autres, une facette identitaire incontournable. Si les Européens voulaient rester en Algérie, ils devaient tôt ou tard devenir musulmans.
Selon vous, la position de Camus s’explique-t-elle surtout par sa philosophie politique ou par son enracinement dans la terre de son enfance ?
Les deux, je crois. Sur le plan éthique, c’est un homme qui se méfie des idéologies qu’il considère comme réductrices de l’être humain, qui est complexe et multiple. Et surtout, pour lui, il faut éviter toute forme de totalitarisme qui est toujours un rétrécissement des libertés. Camus est un homme de liberté. Il voyait venir, avec le FLN, le danger du totalitarisme et il n’a pas eu tort. Au cours de la bataille d’Alger, en 1957, le FLN a terrorisé la population en jetant des bombes un peu partout au nom d’une cause qui se voulait juste. Pour Camus, une cause juste est disqualifiée par le terrorisme. Et Camus craignait que sa mère soit un jour victime d’une bombe.
Sa mère fait partie de son attachement pour l’Algérie.
Sa mère, qui est morte sept mois après lui, est restée là-bas, car elle considérait que c’est là qu’elle devait vivre. Dans Le premier homme, la mère est presque sanctifiée. Elle est l’antithèse vivante de l’idéologie, elle est entièrement dans le concret. Elle est une sorte de réincarnation de L’Étranger, complètement étrangère à toute cette violence autour d’elle, elle ne prend pas parti. Elle n’est que témoin, martyr au sens grec du mot.
À un moment dans votre pièce, un personnage affirme : « Nous ne faisons que livrer les pièces du dossier. » Un peu comme dans un procès. Est-ce que cela décrit la forme de votre pièce ?
On assiste à une répétition d’un spectacle presque abouti sur Camus et l’Algérie, mais pas encore terminé, avec la présence d’un metteur en scène qui fournit quelques informations, qui assiste les acteurs et les ramène au sujet quand ils s’égarent. Les comédiens discutent entre eux de cette pièce, dialoguent parfois de manière assez véhémente et ajoutent des pièces au dossier, avec notamment des extraits d’œuvres de Camus. L’idée, c’est de rendre le public témoin de ce drame qui isole de plus en plus Camus, de lui faire comprendre la position de l’intellectuel face à ce qui a tant fait souffrir l’homme Camus.
Dans le même passage, un autre personnage souligne le danger de créer une pièce « un peu trop didactique ». Avez-vous contourné ce piège ?
J’espère qu’on l’évitera. Cela dit, ce type de théâtre-documentaire fait le choix de fournir une matière à réflexion assez consistante. On n’est pas dans le divertissement tout le temps, il faut être attentif pour comprendre les enjeux du drame, même si la langue reste très accessible. On est dans une forme de théâtre politique. Comme dans la tragédie grecque, où le citoyen devait être attentif aux discours antagonistes structurés et argumentés des personnages et prendre parti.
Et j’ai l’impression que c’est dans l’air du temps, qu’il y a un appétit pour le débat. Le théâtre peut se permettre ce genre de polémiques. Et les questions posées par notre pièce rejoignent l’actualité : le terrorisme, les questions religieuses et les états théocratiques, les chrétiens d’Irak chassés de leur pays, le conflit israélo-palestinien, l’exode vers l’Italie et l’Espagne des Africains chassés de chez eux par la misère ou les régimes autoritaires. Au Québec, on est dans une société assez calme, mais tout ça est à nos portes.
Qu’aimeriez-vous que les jeunes qui verront la production à Fred-Barry retiennent de la pièce ?
Qu’ils comprennent que le nationalisme peut être la pire des choses quand il devient exclusif, autoritaire, intolérant. C’est sans doute une des principales leçons de Camus.
Propos recueillis et mis en forme par Anne-Marie Cousineau
Wagner - 12:55 - rubrique m/ Actualités - Sorties - nouveautés - - Permalien - 1 commentaire - Lu 3235 fois
Lundi 02 Décembre 2013
Université des Savoirs
Les Pieds-Noirs, objet d'études.
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Jeudi 21 Novembre 2013
Soirée Albert Camus
Vous êtes les bienvenus à la soirée organisée par la Société des Études Camusiennes, en collaboration avec la BPI (Bibliothèque Publique d’Information) du Centre Pompidou
Le 2 décembre 2013, à 20h, où l’acteur, Jacques Gamblin, lira des textes d’Albert Camus
Lieu : Centre Pompidou, Grande salle.
Entrée libre"
http://www.etudes-camusiennes.fr/wordpress/
Et le 8 décembre, Maison de la Poésie, Le Premier Homme, par Charles Berling
Sur mon blog j'ai mis une catégorie "Albert Camus", pour regrouper les notes qui lui sont consacrées et lui seront consacrées. En hommage (c'est plus que les tags...).
Je le lis, relis, constamment. Et je parcours beaucoup de productions et d'études, presse, livres. Autre manière de le relire...
Dernière note Camus : sera posée ce soir...
http://tramesnomades.hautetfort.com/
MC SJuan
PS : Info à venir, textes publiés récemment (poèmes). A suivre...
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Samedi 19 Octobre 2013
Alger en septembre 1956 comme pour préfigurer Oran le 05 juillet 1962
Témoignage lors de la Conférence Camus et le terrorisme le 23 octobre par le MPCT
(30 Septembre 1956)
*******************************************************************************
Le dimanche 30 septembre 1956 était une belle journée de fin d’été, et la veille de la rentrée scolaire.
Je venais d’avoir 10 ans. Je demandais á mes parents de sortir avec moi faire un tour. Ma mère et ma sœur étant occupées, je sortis seule avec mon père.
Nous venions de longer le boulevard du Front de Mer pour admirer les bateaux ancrés dans la rade d’Alger. Les rues du centre ville grouillaient de promeneurs, de familles rentrant de la plage et s’installant paisiblement aux terrasses des cafés. Dans la rue d’Isly, mon père me demanda si j’avais envie d’une glace. J’attendais sa question et acquiesçais avec enthousiasme. Les meilleures glaces, c’était celles du Milk Bar, un glacier réputé d’Alger.
Là aussi il y avait beaucoup de monde, surtout des familles avec leurs enfants. Impossible de trouver
une table libre. Mon père commanda donc pour moi un cornet, afin de le déguster sur le chemin du retour.
Je me souviens encore que nous nous trouvions prés du comptoir, et j’avais la glace á la main.
Nous nous apprêtions á sortir lorsque l’explosion eut lieu. Il était 18h 35.
Ce fut un bruit assourdissant, avec un brouillard de fumée et de poussière jaunâtre si épais qu’il m’aveuglait, des objets fracassés volant de tous cotés et surtout un souffle si puissant qu’il me souleva
et me projeta hors du local. Partout autour de moi, le chaos et une panique indescriptible.
Je me retrouvais allongée sur le trottoir, au milieu d’une foule hurlante et affolée qui s’enfuyait en me
piétinant sans me voir. J’essayais de me relever en appellant “papa, papa..!” car je ne savais plus oú
était mon père. Le nuage de fumée opaque m’empêchait de discerner ce qui se passait autour de moi,
les cris et les hurlements couvraient ma voix. C’est alors que je remarquais que ma robe était imbibée de sang. La détonation m’avait rendue sourde mais je continuais á appeler mon père, qui arriva enfin,
lui aussi me cherchant partout parmi les blessés gisant au sol au milieu des gravats.
Il me souleva tout en appellant des secours.. Des gens commençaient á arriver, puis deux soldats du
contingent m’enlevèrent des bras de mon père qui lui-même atteint á la jambe ne pouvait plus se tenir
debout, et ils me firent un garrot car je me vidais de mon sang..
Les militaires firent stopper une voiture et nous accompagnèrent au service des urgences de l’hôpital Mustapha.
Je n’ai qu’un souvenir confus de ce trajet car je n’étais qu’á demi consciente et ne revenais á moi que
pendant de courts instants, lorsqu’un accompagnateur devait desserrer le garrot.
Je voyais bien que mon bras gauche complètement sectionné ne “répondait “plus, ne m’appartenait déjà plus. Je jouais avec les doigts de ma main inerte comme avec ceux d’une poupée.
Je ne ressentais pas de douleur. Encore sous le choc, j’étais trop “sonnée” pour ça. Mais je savais que j’allais mourir bientôt. Et je comprenais que je venais de vivre une de ces explosions á la bombe dont
parlaient les adultes, lors de précédents attentats.
Lorsque la voiture arriva enfin dans la cour de l’hôpital oú affluaient des ambulances improvisées, les brancardiers me déposèrent sur une civière, ainsi que mon père dont la jambe ruisselait de sang.
Je me souviens très bien de cette autre scène terrifiante qui nous attendait à l’intérieur. J’avais eu le temps de voir comme dans un cauchemar les couloirs remplis de corps ensanglantés, blessés et morts
allongés sur des civières ou á même le sol, les murs et le carrelage maculés de sang.
Il y avait du sang partout. Les blessés criaient, gémissaient, appelaient à l’aide.. Je me sentais faiblir de plus en plus. On nous a d’abord installés sur des chaises le long des murs d’une salle bondée de blessés. Car il y avait eu au même moment deux autres attentats très meurtriers dans d’autres points de la ville, et les blessés affluaient de toutes parts.
Les infirmières et les médecins présents étaient débordés. L’un d’eux passa parmi nous et nous fit une piqûre “pour soutenir le coeur”. Blottie contre mon père, je m’évanouissais, je reprenais conscience, et
m’évanouissais á nouveau…. L’attente était insoutenable, l’angoisse terrible - surtout pour mon père qui avait gardé sa lucidité.
Enfin, mon tour arriva de passer en salle d’opération.
Je dus rester plusieurs semaines á l’hôpital au coté de mon père atteint de surdité définitive causée par
la déflagration, et dont la blessure á la jambe présentait une gangrène.
Je dus subir plusieurs interventions consécutives á mon jeune age : problèmes de croissance et blessure
á la taille due á un éclat de bombe qui m‘aurait coupée en 2 si mon bras n‘avait servi “d‘amortisseur“,
et qui représentèrent pour moi une épreuve terrible, autant sur le plan physique que psychique.
Puis ce fut la longue phase de rééducation (sans aucun autre soutien que celui de mes proches car les cellules de crise psychologique n‘existaient pas encore en ces débuts de terrorisme urbain) et le lent et douloureux apprentissage de ma vie d’infirme oú je dus me familiariser avec mon nouveau corps, et
surtout apprendre á “gérer”, á 10 ans á peine, une expérience qui m’avait confronté brutalement á la
noirceur absolue du monde des adultes..
Quelques années plus tard, au bout d’une guerre fratricide qui causa tant de morts et des souffrances inouïes dans tous les camps, l’Algérie obtint son indépendance - célébrée le 5 juillet 1962.
Ce jour-lá á Oran, en fin de matinée, alors que l’Armée française demeurait inactive sur ordre, com-
mencérent des massacres dans toute la ville á l’encontre de civils européens (plusieurs centaines de morts et disparus) et musulmans (bilan inconnu). Ils furent le fait d’éléments armés algériens et de civils. Lynchages, exécutions sommaires, actes de torture, enlèvements - pendant 6 heures. A 17 h.
seulement des gendarmes mobiles interviendront et rétabliront le calme. Ce massacre a toujours été occulté et nié. De 1962 a ce jour : SILENCE.
************
Comment survivre á de tels traumatismes ?
- En ce qui me concerne, ce fut grâce á un long soutien psychologique et aussi á la création artistique associée á mon engagement humanitaire que j’y parvins, petit á petit
- Pour les familles des disparus du 5 juillet 1962 á Oran, ce ne sera que grâce á une reconnaissance officielle de cette tragédie, égale en horreur á celle d’Oradour-sur-Glane.
Par compassion pour les familles, par esprit de justice, une pétition internationale vient d’être élaborée
par le “Collectif pour la vérité sur le massacre du 5 juillet 1962 á Oran”, dont je fais partie.
Le texte intégral de la pétition -traduit en 11 langues - ainsi que la liste des sites oú la signer, sont mis
ici á la disposition du public intéressé.
Soyons certains qu’Albert Camus aurait,lui aussi, soutenu le combat de ces familles et de ces victimes.
Nicole Guiraud
Victime de l’attentat du Milk Bar á Alger, 1956
Membre du “collectif Oran - 5 juillet 1962”
Artiste plasticienne
Wagner - 14:20 - rubrique m/ Actualités - Sorties - nouveautés - - Permalien - 0 commentaires - Lu 1350 fois
Mardi 15 Octobre 2013
Le 23 octobre Conférence du MPCT www.mpctasso.org "résister au terrorisme, la leçon d'Albert Camus", à Paris
où sera lue cette présentation de la Pétition Oran 62
Bon nombre de nos contemporains ne garde au mieux du souvenir du 5 juillet 1962 que celui de la date de l'indépendance de l'Algérie, célébrée comme une revanche sur le débarquement le 5 juillet 1830 de l'armée française à Sidi Ferruch.
Or ce jour-là, un massacre eut lieu, remarquable tant par son ampleur que par le contexte et par les méthodes employées.
L'ampleur, les historiens évoquent au minimum 800 morts ou disparus (700 "européens" une centaine de musulmans francophiles), pour les rescapés et leur famille, ce nombre se monte à 2-3000.
Le contexte, 18 000 militaires français présents qui restent immobiles dans leurs casernes (hormis quelques rares exceptions). Certains iront jusqu'à refouler ceux qui demandent de l'aide.
Les méthodes, tout ce que la barbarie peut véhiculer d'horreurs, avec un acharnement sur les dépouilles, des personnes que l'on saigne à blanc, quelques scènes de cannibalisme...
Pour essayer de comprendre le pourquoi, il faut en appréhender les conséquences. Il s'en est suivi un des plus grands nettoyages ethniques contemporains. Sur quelques mois plus d'un million de personnes change de rive de la Méditerranée. Cet exode était voulu. Les accords d'Evian furent bafoués mais surtout les autorités françaises à part quelques remarques de principe ne le relevèrent pas. Elles iront plus loin, elles donnèrent l'ordre à leur force de l'ordre de ne plus intervenir et ne portèrent pas assistance à compatriote en danger.
Ce qu'il faut enfin comprendre plus généralement, c'est que le massacre du 5 juillet est emblématique de la faiblesse de nos démocraties face au terrorisme.
M Parzan explique bien que la définition objective de ce que nous appelons aujourd'hui terrorisme s'est faite à partir de 1945. Au XXeme siècle, jamais sur une aussi grande échelle les civils innocents n'ont été la cible de barbarie. Certains leaders indépendantistes Algériens pour assurer la bonne fin de leur lutte s'appuieront sur le ciment religieux et sur la violence politique employée en premier lieu contre leurs propres coreligionnaires qui représenteront la grande majorité des victimes de ce conflit. Cette terreur imposera une vision politique qui aggravera les rapports sociaux et qui aura raison des amitiés et des solidarités inter ethniques et inter religieuses comme les évoquent si bien le film de JP Lledo. Le terrorisme porte en germe l'épuration. Ainsi le choix de la violence Terroriste sur des civils innocents condamne des personnes pour ce qu'elles sont. La question n'est plus de savoir si la lutte est juste ou pas, elle se déshonore par les moyens utilisés comme l'a si bien vu À. Camus.
Aujourd'hui, on confond trop souvent le terrorisme avec les actions de résistance ou les tyrannicides qui elles s'en prenaient à des personnes pour ce qu'elles faisaient. Les bombes des terroristes dans un établissement fréquenté par des enfants, sont tout sauf aveugles, les crimes dans le bled étaient ciblés et visaient les européens ou les musulmans qui faisaient le lien entre les communautés (exemple celui de Raymond Leyris). Le massacre du 5 juillet, s'est donc déroulé dans la ville la plus paisible pendant les huit années de conflit et où les liens inter ethniques étaient forts ce qui pouvait entraîner le maintien d'une forte communauté européenne. Situation inconcevable pour nombre de nouveaux dirigeants.
Les autorités françaises, pour leur part, ont crédibilisé l'action terroriste. Si les actes au départ furent toujours condamnés de manière ostentatoire, ils ont souvent par la suite étaient amnistiés puis légitimés pour aboutir à des négociations avec les seuls terroristes. Ces négociations non respectées et le laisser faire, rendent les autorités françaises de l'époque complice de ce massacre. Ce qui explique la chape de plomb et le "silence d'Etat" qui pèse sur lui. Cette déroute intellectuelle et morale ne pût se faire sans le sacrifice de victimes innocentes et la volonté encore aujourd'hui de les plonger dans l'oubli.
Nous tenons par cette pétition à refuser cet oubli, à affirmer que les victimes innocentes n'ont pas de camp si ce n'est celui de la vérité qui condamne et qualifie un criminel pour ce qu'il est et non pas se laisser embrumer par les arguties des bourreaux et de leurs avocats et soutien. L'oubli est un outrage, une plaie purulente mal cautérisée. Nous sommes solidaires de toutes les victimes innocentes et en particulier pour celles des années noires. Les mêmes motivations tyranniques produisent les mêmes effets. Mensonge et violence politique ont partie liée.
Signez la pétition pour la reconnaissance du massacre oublié du 5 juillet. Merci.
Wagner - 12:17 - rubrique m/ Actualités - Sorties - nouveautés - - Permalien - 0 commentaires - Lu 1361 fois
Mercredi 09 Octobre 2013
Camus, le terrorisme. Conférence.
Programme définitif
RÉSISTER AU TERRORISME
la leçon d’Albert Camus
Conférence organisée par le
Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme
Paris 23 octobre 2013 9 h 45 - 18 h
Mairie du 3°
2, rue Eugène Spuller
75003 Paris
Réservation obligatoire : mpctasso@aol.com ou 07 61 58 47 43
"Quelle que soit la cause que l'on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d'une foule innocente ..."
Albert Camus
Avec le concours artistique de
Diagne Chanel
Etudier fait grandir
Nicole Guiraud
Survivre
RÉSISTER AU TERRORISME
LA LEÇON D’ALBERT CAMUS
Conférence organisée par le Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme
membre de l’Alliance Internationale Contre le Terrorisme
Programme
MATIN 9h 45 - 12 h 30
Accueil du public à partir de 9 h
Ouverture de la conférence 9h 45
I - Terrorisme et résistance :
avec Camus, savoir refuser la confusion
Gérard Rabinovitch, philosophe, chercheur au CNRS
Jean Monneret, historien, auteur de Camus et le terrorisme
II - Derrière le terrorisme islamiste, l'islamisme
Claire Brière Blanchet, écrivain et journaliste
Michaël Prazan, auteur, réalisateur d’Une histoire du terrorisme et La confrérie, enquête sur les frères musulmans
APRÈS-MIDI 14 h - 18 h
III - Relever les défis du terrorisme aujourd'hui
Sauver les enfants du terrorisme
Fazal Ur Rehman Afridi, journaliste pakistanais, Président de l’Institut de Recherches et d’Etudes Stratégiques de Khyber
Le djihad à la conquête de l’Afrique
Fodé Sylla, ex-Président de SOS Racisme, Parrain du Collectif Contre le Terrorisme
Des organisations terroristes tolérées : le cas du Hezbollah
Mariam Abdo, féministe libanaise
IV - Victimes du terrorisme et société civile :
ensemble pour résister au terrorisme
Nicole Guiraud, plasticienne, victime de l’attentat du Milk Bar d’Alger
Cherifa Kheddar, Présidente de Djazairouna, association des familles victimes du terrorisme islamiste, Guillaume Denoix de Saint Marc, Directeur général de l’Association française des Victimes du Terrorisme …
Témoignages vidéo d’Arnold Roth, Président de Keren Malki, partenaire israélien de l’Alliance Internationale Contre le Terrorisme et May Chidiac, présentatrice de la télévision libanaise victime du Hezbollah
Avec les partenaires du Collectif Contre le Terrorisme
Annie Sugier, Présidente de la Ligue du Droit International des Femmes, Josiane Sberro, représentante de Primo Info, Sobhy Gress, Secrétaire général de l’Association Internationale Solidarité Copte …
Clôture de la conférence
Wagner - 16:22 - rubrique m/ Actualités - Sorties - nouveautés - - Permalien - 0 commentaires - Lu 1339 fois
Mardi 04 Juin 2013
Avignon juillet 2013, nouvelle pièce de Kheireddine Lardjam.
Je serais ravi de vous accueillir à l'une des représentations de ma dernière création au festival d'Avignon :
End/Igné de Mustapha Benfodil,
du 7 au 27 juillet à la Manufacture (intra-muros) à 14h .(relâche le 17 juillet).
Bien à vous,
Kheireddine Lardjam
End/Igné
de Mustapha BENDOFIL – Adaptation et Mise en scène Kheireddine LARDJAM – Cie El Ajouad
Avec : Azeddine Bénamara
« Affronter le feu plutôt que vivre en enfer. »
Moussa est l’unique préposé à la morgue de l’hôpital de Balbala. Il s’épanche avec cynisme et dérision sur les malheurs d’une jeunesse sans perspectives. Le jour où il reçoit le corps calciné de son ami Aziz, c’est à l’Algérie toute entière qu’il dédie son ironie rageuse, jusqu’à la fureur.
C’est par un suicide par le feu en Tunisie que les révolutions arabes ont commencé. Geste extrême d’une revendication sociale restée vaine qui se multiplie depuis dans tout le Maghreb, et bien au-delà. Quand Kheireddine Lardjam décide de donner la parole à ces hommes, il s’adresse à Mustapha Benfodil, auteur et reporter-journaliste au quotidien algérien El Watan et témoin de la recrudescence des immolations par le feu dans son pays.
« A travers ce texte, j’essaie d’aborder un sujet brûlant : celui des immolations qui ravagent le corps de dizaines de mes compatriotes. Je reste convaincu que le théâtre a aussi pour boulot de dire le monde. Reste à savoir avec quels mots. Pour ma part, j’ai fait le pari de l’intime, de l’humour, du cynisme, de la dérision et de la poésie " Mustapha Benfodil
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Vendredi 31 Mai 2013
Mouvement pour la Paix et Contre le Terrorisme
Amies, amis fontenaysiens (et des environs ...)
Venez nous retrouver
les 1° et 2 juin 2013
au stand du Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme
à la Fête de la Madelon de Fontenay-sous-Bois.
Nous le partageons avec le Collectif Urgence Darfour et la LICRA Val de Marne.
Au programme :
-L’accueil des réfugiés du Darfour, des Monts Nouba,et du Nil Bleu victimes du régime génocidaire du Soudan.
-Le lancement du projet solidarité éducation avec les enfants Nouba réfugiés au camp de YIDA, en partenariat avec l’Association RIP, Résister, Insister, Persister et la municipalité.
-L’hommage à toutes les victimes du terrorisme.
-Notre combat contre l’impunité des organisations terroristes.
-Notre engagement pour l’éducation des filles et les droits des femmes, contre l’enseignement de la haine.
-L’information sur les enfants victimes du terrorisme, au Pakistan et dans le monde.
-Le lancement du Prix Malala de la Paix, de l’Education et de la Liberté d’expression.
-La solidarité avec les Chrétiens persécutés (Nigeria, Coptes d’Egypte).
… et les questions que vous voulez nous poser.
Venez partager et débattre, venez nous soutenir par votre présence.
Village de la Solidarité
Stand n°19
Parc de la Mairie (Haut)
Fontenay-sous-Bois
Samedi et dimanche 1° et 2 juin
De 9 h à 18 h
Amicalement.
La section Val de Marne du MPCT
06 66 26 42 23
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